Le fils de Jean, film de Philippe Lioret, commentaire

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Le fils de Jean,
        2016, 
 
de : Philippe  Lioret, 
 
  avec : Pierre Deladonchamps, Gabriel Arcand, Catherine de Léan, Pierre-Yves Cardinal, Patrick Hivon, Romane Portail,
 
Musique : Flemming Nordkrog


   
Mathieu Capelier (Pierre Deladonchamps) travaille dans une société d'aliments pour chiens et vit séparé de sa femme et de son fils Valentin. Il reçoit un jour un appel du Canada lui annonçant le décès de Jean, son père biologique qu'il n'a jamais connu. Il décide de se rendre à la cérémonie funéraire et de rencontrer ses deux demi-frères, Samuel (Patrick Hivon) et Benjamin (Pierre-Yves Cardinal)... 
 
   On ne peut pas dire que Philippe Lioret squatte les écrans et c'est bien regrettable. Son film précédent, 'Toutes nos envies' date de 2011. On retrouve dans cette quête du père et des racines toutes les qualités du réalisateur : discrétion, sensibilité maîtrisée, délicatesse infinie dans l'approche des personnages, importance de la suggestion... Est-ce une atteinte due à l'âge, toujours est-il que, entre échanges à voix basse ou colorés par un accent canadien qui ne les rend pas toujours compréhensibles, nous avons éprouvé une certaine difficulté à comprendre les enjeux exacts de l'histoire. Mais une fois que ceux-ci sont intégrés, plus aucun écueil n'empêche le spectateur d'entrer empathiquement dans cette recherche d'un père qui, à travers quelques personnages dessinés avec finesse, se développe dans une simplicité aussi émouvante que sincère. Sans doute le plus grand handicap de Philippe Lioret réside-t-il dans son excessive discrétion narrative. Dans sa conception du cinéma, la qualité ne laisse aucune place au spectaculaire ou au racoleur. C'est ce qui fait son charme, mais aussi est sans doute la cause de sa rareté sur nos écrans. Comme toujours Pierre Deladonchamps est remarquable de subtilité expressive. Mais n'oublions pas non plus le personnage de Pierre Lesage (Gabriel Arcand) qui illumine l'écran de sa présence magnétique troublante.
   
Bernard Sellier