Les Frissons de l'Angoisse, film de Dario Argento, commentaire

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Les frissons de l'angoisse,
     (Profondo rosso),     1975, 
 
de : Dario  Argento, 
 
  avec : David Hemmings, Macha Méril, Gabriele Lavia, Eros Pagni, Daria Nicolodi, Glauco Mori,
 
Musique : Giorgio Gaslini, Goblin

 
   
Marcus Daly (David Hemmings), pianiste de jazz, est de passage en Italie. Il assiste, fortuitement, une nuit, à l'assassinat d'une jeune femme, Helga Ulmann (Macha Méril), douée de télépathie, qui venait, au cours d'une conférence, de sentir qu'un meurtrier la menaçait. Marcus fait la connaissance d'une journaliste, Gianna Brezzi (Daria Nicolodi) et se sent bientôt menacé à son tour, la police ayant répandu le bruit qu'il était capable de reconnaître l'assassin... 
 
   Grand classique des années soixante-dix, lorsque l'Italie régnait dans le sanguinolent et le gore. S'il est assez nettement estampillé seventies, le film conserve une puissance évocatrice indéniable, grâce à une mise en scène sobre tout en étant originale. L'atmosphère, à la fois dramatique et légère dans la première partie, vire progressivement au mystérieux inquiétant dans la seconde. Si la progression dramatique est traditionnelle (on attend avec anxiété de découvrir la prochaine victime sur la liste...), la réalisation, qui associe avec talent symboles, ombres, sons, musique obsédante, installe une atmosphère étrange, fantasque, qui marque profondément la mémoire. David Hemmings donne à son personnage une volatilité, une superficialité, qui surprennent au premier abord. Mais, au fil du récit, cet apparent manque de profondeur s'harmonise avec bonheur à l'ambiance générale, faite d'un savant mélange d'infantilisme, de tragédie et de nonchalance. Intéressant, à défaut d'être véritablement tétanisant...
   
Bernard Sellier