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The game,
     1997, 
 
de : David  Fincher, 
 
  avec : Michael Douglas, Sean Penn, James Rebhorn, Deborah Kara Unger,
 
Musique : Howard Shore

   
   
Nicolas van Orton (Michael Douglas) est un PDG riche, orgueilleux, puissant, solitaire et malheureux. Sa femme l'a quitté pour un médecin. Elle est enceinte de ce dernier. Un jour, Conrad, son frère peu aimé (Sean Penn), lui donne rendez-vous et lui offre, pour son anniversaire, un étrange cadeau... 
 
   J'avais conservé de ce film, vu il y a trois ans, le souvenir d'un passionnant mais superficiel thriller. Une seconde vision, ( qu'il est légitime d'appréhender, puisque le scénario repose, pour une part capitale, sur la "chute" finale et que, de ce fait, l'effet de stupéfaction est nul ), révèle en fait les qualités profondes de cette oeuvre. Et administre la preuve magistrale que le fait de connaître l'issue n'enlève rien à sa densité intérieure constante. Sans compter que, la connaissance de l'issue ne monopolisant plus l'attention, l'intérêt se reporte sur l'ensemble des scènes et permet d'en apprécier pleinement la tension. 
 
   Ce qui m'a semblé surtout remarquable à cette seconde vision, c'est justement cette tension permanente, parfois discrète, mais toujours efficace et présente, qui sous-tend du début à la fin le déroulement du scénario. Aucune scène n'est inutile. Toutes sont habitées par un excellent Michael Douglas et un Sean Penn, peu présent, mais toujours aussi irradié de l'intérieur. 
 
   Cette re-vision permet aussi au mental de dépasser le thème du jeu pour découvrir une dimention plus psychanalytique ou métaphysique, dont l'apothéose finale n'est pas la moindre surprise. Tout le déroulement de ce film, habité en apparence par le désordre, le chaos et la haine, avait, en fait, pour fondement, l'amour. Le scénario illustre parfaitement ce processus commun à pratiquement tous les êtres humains : la souffrance est le moteur majeur qui provoque notre évolution. 
 
   Une œuvre forte, surprenante, riche et passionnante de bout en bout !
   
Bernard Sellier