Game of Thrones, Saison 1, série de David Benioff, commentaire

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Game of thrones,
     Saison 1,        2011, 
 
de : David  Benioff..., 
 
  avec : Peter Dinklage, Sean Bean, Lena Headey, Emilia Clarke, Kit Harington, Sophie Turner, Iain Glen, Nikolaj Coster-Waldau, Jack Gleeson,
 
Musique : Ramin Djawadi

 Saison 2      Saison 3    
 

 
Ne pas lire avant d'avoir vu la série

 Lord Eddard Stark (Sean Bean) dirige le royaume du Nord, l'une des contrées appartenant aux 7 royaumes. Il y vit avec son épouse, Catelyn (Michelle Fairley), et ses enfants, dont un bâtard, Jon Snow (Kit Harington). Le monarque Robert Baratheon (Mark Addy), ancien compagnon d'armes d'Eddard, arrive au château, en compagnie de sa femme, Cersei (Lean Headey) ainsi que du frère jumeau de cette dernière, Jaime (Nikolaj Coster-Waldau). Lorsque le plus jeune fils d'Eddard, Bran (Isaac Hempstead Wright) découvre en escaladant la muraille que les deux jumeaux ont des relations intimes, il est précipité dans le vide par Jaime et sombre dans le coma... 
 
 L'entrée dans cette vaste fresque imaginaire nécessite une certaine persévérance. Les premiers épisodes voient apparaître ou être évoqués d'innombrables personnages présents et passés, avec toute une kyrielle de haines et de meurtres qui ont conduit à la situation actuelle. Le moins que l'on puisse dire est qu'il n'est pas aisé de s'y retrouver. Si l'on ajoute à cela quelques lenteurs ou longueurs qui s'invitent ici ou là, il est indispensable de s'accrocher aux moments intenses qui, heureusement, répondent présent, pour ne pas décrocher. Peu à peu se dessinent quelques personnalités majeures, qui prennent place dans le blanc ou le noir. Un petit nombre échappent à cette classification manichéenne, avec, au premier plan, l'ambigu Tyrion (Peter Dinklage), frère de la Reine Cersei, qui noie dans les orgies la souffrance du nanisme dont il est atteint. Mais, si l'on excepte Eddard et sa femme, force est de reconnaître qu'il est difficile de ressentir ne serait-ce qu'un début d'empathie ou même d'intérêt pour cette kyrielle de personnages dont les aspirations cupides et les croyances primaires semblent aussi vagues et irréelles que les "marcheurs blancs" que mentionnent les légendes. Les acteurs, dans leur grande majorité profondément inspirés par leurs personnages, ne sont pas en cause. En revanche, une saga semblable à celle-ci, installée dans un monde fictif, gorgée de contes ésotériques, peuplée d'une myriade de personnages étrangers à notre univers temporel, doit, pour compenser ces handicaps, happer sans répit le spectateur et insuffler un rythme tel que la complexité du récit se fait oublier au profit d'un intérêt haletant pour les différents drames vécus par les personnages. Ce qui n'est pas vraiment le cas ici, tout au moins dans cette première saison. Il n'en demeure pas moins que la réalisation est brillamment maîtrisée et que le thème musical de Ramin Djawadi ne manque pas de grandeur épique. Les auteurs, scénaristes et décorateurs ont réussi à donner naissance à un univers imaginaire solide, original, mais y pénétrer demande une bonne dose d'efforts et il est indispensable d'attendre le huitième épisode pour que intérêt et passion commencent à se fondre...

   
Bernard Sellier