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Les garçons sauvages,
         2017, 
 
de : Bertrand  Mandico, 
 
  avec : Pauline Lorillard, Vimala Pons, Diane Rouxel, Anaël Snoeck, Elina Löwensohn, Sam Louwyck,
 
Musique : Pierre Desprats

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Dans l'île de la Réunion, cinq copains de bonne famille, mais ultraviolents, Tanguy (Anaël Snoeck), Jean-Louis (Vimala Pons), Sloane (Mathilde Warnier), Hubert (Diane Rouxel) et Romuald (Pauline Lorillard), tuent leur professeure de lettres au cours d'un jeu théâtral qui tourne mal. Ils sont confiés au 'Capitaine' (Sam Louwyck), qui les emmène sur son bateau dans le but de les transformer... 
 
   Le moins qu'on puisse dire, c'est que tout décoiffe dans ce premier long métrage ! Aussi bien en ce qui concerne le sujet, que pour ce qui a trait à son traitement visuel ou auditif. Le spectateur a l'impression que l'auteur, expert cinéphile, a accumulé toute une panoplie d'effets pour les touiller comme une mayonnaise débordante d'ingrédients extrêmes. Alternance de noir et blanc et de couleurs désaturées ou tirant sur le violet ( sans qu'on détermine très clairement la cause de ces changements ), surimpressions fantastico-oniriques, mélange souvent hasardeux de réalisme et de fantasmagories, gros travail sur le son... C'est dans un univers totalement personnel, aux délires, excès et fantasmes crânement assumés, que l'on plonge dès l'ouverture du film. Le sadisme côtoie l'infantilisme, le symbolisme se marie de façon plus ou moins heureuse avec le simplisme ( 'L'espérance est une joie presque égale à la joie' ), et la féerie se mêle avec l'artificiel primaire. 
 
   Le fondement de cette création atypique n'est pas inintéressant : ' la femme est l'avenir de l'homme '. Il semble d'ailleurs que le réalisateur cultive une certaine obsession dans l'identité sexuelle, si l'on se réfère à plusieurs courts-métrages tournés précédemment : ' Souvenirs d'un montreur de seins ' (2014) ; ' Notre-Dame des Hormones ' (2015) : ' Y a-t-il une vierge encore vivante ? ' (2015)... En ce qui concerne la forme, il est évident que ses outrances et ses choix radicaux diviseront les spectateurs. ' Cinéma pulsionnel et onirique ' (Culturopoing.com) ou ' métaphores sexuelles ridicules ' (Le Point)... Ce qui est certain c'est que l'on ne reçoit pas souvent sur les écrans un trip hallucinogène de cet acabit, parfois usant, mais globalement décoiffant.
   
Bernard Sellier