Le génie des arbres, film de Emmanuelle Nobécourt, commentaire

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Le génie des arbres,
       2020, 
 
de : Emmanuelle  Nobécourt, 
 
  avec : Emma de Caunes (voix), Thomas Crowther, Janine Benyus, Hervé Cochard, Bruno Moulia,
 
Musique : ??


 
Une approche de la possible communication entre les végétaux, et, plus particulièrement les arbres.
 
  Qui a dit qu'un documentaire est forcément ennuyeux ? Il y a cinq ans, lors de la sortie du film de Julia Dordel, «L'intelligence des arbres», très décevant à notre point de vue, nous avions appelé de nos vœux un documentaire captivant sur ce sujet. Nos souhaits ont été comblés au-delà de nos espérances. Non seulement l'exceptionnelle intelligence de ces êtres vivants pluricentenaires, capables de s'adapter aux conditions qui les environnent, est décrite avec simplicité, mais surtout d'innombrables expériences, visuellement modélisées, ravissent l'oeil autant qu'elles bouleversent nos conceptions d'un règne statique et figé dans l'espace. Leur importance primordiale pour la perpétuation de la vie terrestre est maintenant connue et acceptée. Le travail de Thomas Crowther à l'Université de Zurich a permis de recenser le nombre d'arbres sur terre (plus de 3000 milliards !) et d'insister sur la nécessité de planter 1000 milliards d'arbres afin de freiner le réchauffement climatique.

  L'intervention de multiples spécialistes et la description d'un grand nombre d'expériences de tous ordres (depuis l'accroissement artificiel de CO2 dans une forêt britannique afin de contrôler sur une décennie la capacité des arbres à réagir à ce qui sera l'environnement dans 30 ou 40 ans, jusqu'aux investigations qui permettent de visualiser les micro artères des troncs, sujettes, elles aussi, à des obstructions dues à la sécheresse, en passant par l'interconnexion des racines avec le monde des champignons), rendent ce documentaire passionnant de bout en bout et constamment surprenant. Sans oublier de mentionner les interventions profondément humaines de la spécialiste américaine du biomimétisme Janine Benyus, qui souligne le processus ayant permis à ces êtres que l'on croit statiques de s'adapter en permanence aux changements et de résister aux adversités de tous ordres : à savoir utiliser une coopération mutuellement bénéfique avec ses voisins et son environnement, au lieu de prôner, comme le fait l'humain, une compétition permanente.

  Génial, ludique, enrichissant et indispensable. 
   
Bernard Sellier