Get Shorty, film de Barry Sonnenfeld, commentaire

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Get shorty,
      1995, 
 
de : Barry  Sonnenfeld, 
 
  avec : John Travolta, Rene Russo, Gene Hackman, Dennis Farina, Danny de Vito, Delroy Lindo, James Gandolfini,
 
Musique : Mark Sandman, John Lurie

   
 
Chili Palmer (John Travolta) se rend à Los Angeles pour retrouver un certain Leo Devoe (David Paymer) qui a escroqué une compagnie d'assurances et doit de l'argent à Ray "Bones" Barboni (Dennis Farina). Il y fait la connaissance d'un producteur minable, Harry Zimm (Gene Hackman) qui doit, lui aussi, beaucoup d'argent à Bo Catlett (Delroy Lindo), ainsi que de l'actrice Karen Flores (Rene Russo). Et décide de se servir de tout ce joli monde pour tirer de riches marrons du feu... 
 
 Tout commence vraiment sur les chapeaux de roue. En quelques séquences enlevées, découpées à la serpe, les principaux acteurs de cette délirante parodie sont en place sur l'échiquier. Le couple de héros, bien évidemment jeunes, beaux, purs (enfin, pas vraiment !) et durs : à ma droite, John Travolta, roulant élégamment des mécaniques, fondu de films des années cinquante, le regard fier et le verbe arrogant ; à ma gauche, la froide et cinglante Rene Russo, héroïne des navets horrifiques tournés par Zimm. Et, gravitant autour de ce duo brillant, une escouade de truands plus ringards et stupides les uns que les autres qui servent de faire valoir et s'agitent comme des marionnettes aussi dérisoires que jubilatoires. Il y a là Ray Barboni qui installe "la Joconde" dans son WC ; Bo Catlett qui ne pense qu'à la propreté de sa moquette, lorsque les ennemis se font tabasser chez lui ; un homme de main cascadeur, Bear (James Gandolfini), qui passe son temps à se faire dérouiller ; Martin Weir (Danny de Vito, moins bien doublé que d'habitude), en acteur oscarisé pitoyable ; Gene Hackman, toujours excellent, en producteur ringard qui se découvre des talents d'arnaqueur ; sans parler d'un parrain Colombien, Escobar (Miguel Sandoval), qui débarque pour récupérer ses 500 000 dollars et son neveu débile... Bref, une bande de joyeux drilles qui ne demandent qu'à nous faire étirer les zygomatiques.  
 
 Malgré une histoire à tiroirs qui brille davantage par son élongation dans de multiples directions que par son originalité, tout fonctionne bien pendant une large demi-heure. Le rythme est alerte, les dialogues d'une joyeuse absurdité, et les situations cocasses. Puis un certain passage à vide intervient, lorsque se profilent et se développent les magouilles cinématographiques auxquelles se livre le trio Chili, Martin et Harry. On décroche un petit peu, la superficialité du propos grossit à vue d'oeil, et c'est d'un regard plus ou moins distrait que l'on assiste à un final sans éclat particulier. 
 
 Une demi-réussite, mais une belle pléiade d'acteurs.
   
Bernard Sellier