La grande bouffe, film de Marco Ferreri, commentaire

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La grande bouffe,
      1973,  
 
de : Marco  Ferreri, 
 
  avec : Philippe Noiret, Michel Piccoli, Marcello Mastroianni, Ugo Tognazzi, Andrea Ferreol, Monique Chomette,
 
Musique : Philippe Sarde

  
   
Philippe (Philippe Noiret) se retire avec trois amis, Michel (Michel Piccoli), Ugo (Ugo Tognazzi), et Marcello (Marcello Mastroianni), dans une grande demeure qu'il possède en plein Paris, afin de s'empiffrer le plus possible. Une institutrice, Andrea (Andrea Ferreol) se joint à eux... 
 
   Il ne fait pas de doute que Ferreri, expert en provocations, n'avait pas de mal à susciter l'émoi de certains spectateurs en 1973, alors que le porno n'avait pas encore acquis droit de cité. Ce sont d'ailleurs les aspects transgressifs du film qui font qu'aujourd'ui, quarante ans après, il ne tombe pas dans la ringardise. Ce qui ne veut pas dire qu'il soit réeelement enthousiasmant. Le symbolisme est d'une lourdeur pachydermique (la société contemplant sa descente au tréfonds de l'abjection, l'épanouissement de la bestialité primaire dans un lieu qui vit resplendir l'esprit en la personne de Boileau écrivant sous un des arbres de la propriété...). Le réalisateur a suffisamment d'imagination pour explorer les multiples faces de ce délire. Cela nous vaut quelques scénes mémorables (croustillantes : le large fessier d'Andrea imprimant sa marque dans le fond de tarte d'Ugo, Marcello en obsédé du cul..., voire paradoxalement hilarantes : Michel se vidant bruyamment par l'anus avant de s'effondrer...). Mais globalement, que tout cela est lourd, primaire, et, surtout, ennuyeux ! En tout cas, il s'agit d'une imparable illustration de l'adage : "la chair est triste"...
   
Bernard Sellier