La grande évasion, film de John Sturges, commentaire

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La grande évasion,
     (The  great escape),     1963, 
 
de : John  Sturges, 
 
  avec : Steve Mc Queen, James Garner, Charles Bronson, Richard Attenborough, Donald Pleasance, James Coburn,
 
Musique : Elmer Bernstein

   
   
Dans un camp allemand spécialement protégé, sont regroupés plusieurs centaines de prisonniers de guerre dont un certain nombre de récidivistes de l'évasion. L'un d'eux, Roger Bartlett (Richard Attenborough), expert en tentatives, met en route le creusement simultané de trois tunnels avec le projet d'organiser une fuite monstre. Tout est minutieusement mis au point, depuis la tenue vestimentaire jusqu'à la falsification des papiers d'identité. Le grand jour arrive enfin... 
 
   Connu avant tout pour la spectaculaire prestation motocycliste de Steve Mc Queen, excellent en Américain rebelle et mal embouché, inséparable de sa balle de base ball et du "frigo", ce film recèle pourtant beaucoup d'autres qualités. Un scénario simple et linéaire, mais remarquablement construit, qui suit avec minutie et sympathie l'épopée de chacun des personnages principaux, auxquels on s'attache rapidement (Colin Blythe alias Donald Pleasance, qui tente désespérément de masquer sa cécité, Bob Hendley alias James Garner, qui se sacrifie pour ne pas abandonner son ami... ), un suspense, ( qui ne manque pas ), savamment entretenu, un humour discret mais bienvenu, une accumulation de "morceaux de bravoure" dans la veine des films de guerre de cette époque (type "Les Canons de Navarone"), tout cela provoque un plaisir immédiat et une émotion primaire qui compensent largement la forme classique et aujourd'hui un peu démodée de l'oeuvre.  
 
   Il est indéniable que quatre décennies ont creusé un abîme dans l'appréhension et la restitution visuelle des faits de guerre. Si Ridley Scott ou Steven Spielberg concoctaient présentement une mouture sur un sujet semblable, le résultat se situerait bien certainement à des années-lumière de la description soft et presque idyllique que nous présente John Sturges ! 
 
   Mais il serait ridicule de bouder un plaisir de chaque instant en compagnie d'une aussi belle brochette de stars...
   
Bernard Sellier