Les grands esprits, film de Olivier Ayache-Vidal, commentaire

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Les grands esprits,
       2017, 
 
de : Olivier  Ayache-Vidal, 
 
  avec : Denis Podalydès, Abdoulaye Diallo, Anne Jacquemin,  Léa Drucker, Alexis Moncorgé, François Petit-Perrin,
 
Musique : Martin Caraux

   
   
François Foucault (Denis Podalydès) est professeur de lettres au prestigieux lycée Henri IV. Un soir, dans une conversation, il glisse que l'échec scolaire dans les collèges de banlieue est causée principalement par l'inexpérience des enseignants. Une employée du Ministère le prend au mot et lui propose une année dans établissement 'défavorisé'... 
 
   Le sujet aussi bien que le constat qui est établi ne surprennent guère. Il n'y a nul besoin d'être enseignant dans une zone banlieusarde pour constater que ce sont les ados et, malheureusement, la plupart de leurs parents, qui ont pris possession du pouvoir qu'avaient jadis les professeurs. Et encore, la situation dans laquelle se retrouve François Foucault du jour au lendemain, est passablement édulcorée. Toujours est-il que les épreuves auxquelles il va être confronté ne sortent jamais d'un parcours jalonné auquel chacun peut s'attendre. Insolence, rébellions, agressions verbales, rien de bien nouveau sous le soleil de l'Education nationale. Et, comme il se doit, le brillant agrégé va devoir réviser son mode de pédagogie pour tenter de percer la carapace des ados qu'il affronte. Si l'on excepte le jeune et attachant Seydou (Abdoulaye Diallo), magistralement interprété, la grande majorité des élèves ne sont là que comme les marionnettes d'un décor artificiel adapté à la leçon donnée par le maître. L'ensemble pourrait être agaçant de simplisme et de convention, si Denis Podalydès n'insufflait à son personnage un humanisme discret et une émotion à fleur de peau qui sauvent de la naïveté totale un message très conventionnel. Cela dit, ce ne sont pas les constats judicieux et les soixante minutes de sa tentative méritoire qui sauveront l'éducation nationale d'un enterrement de première classe prévisible.
   
Bernard Sellier