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Grosse fatigue,
       1994, 
 
de : Michel  Blanc, 
 
  avec : Philippe Noiret, Michel Blanc, Carole Bouquet, Josiane Balasko, Christian Clavier, Marie-Anne Chazel,
 
Musique : René-Marc Bini


   
Lire le poème ( CinéRime ) correspondant : ' Double messieurs '

   
Rien ne va plus dans la vie de Michel Blanc. Il est déprimé et les tuiles fondent sur sa tête. Il tente d'agresser Charlotte Gainsbourg, se produit dans des boîtes échangistes, ne parvient pas à écrire le scénario commencé. Le pire arrive lorsqu'il est arrêté par la police pour un viol sur Josiane Balasko. Il part se reposer dans la villa de Carole Bouquet, au coeur du Lubéron...

     
Le sujet ne manque pas d'originalité dans son fondement. Cerise sur le gâteau, il s'autorise des sabordages jouissifs d'acteurs, que l'on regarde d'ordinaire avec un respect admiratif, et qui, ici, s'envoient quelques vannes bien senties. Michel Blanc souligne la froideur de Carole Bouquet tandis que la qualité de quelques films tournés par le réalisateur-acteur est descendue sans vergogne. Un certain nombre de scènes ne manquent pas de piquant. La scène de la "guérison" du paralytique grâce au charme de Carole ou le dîner des copains du Splendid constatant tous que le "vrai" Michel Blanc ne peut être confondu une seconde avec le sosie qui dîne parmi eux, sont mémorables. C'est l'image et l'apparence médiatique qui compte et non la personnalité intérieure intrinsèque. Bien sûr, tout cela est totalement invraisemblable - il suffirait d'une prise d'empreintes digitales pour résoudre le problème - mais le scénario ne s'embarrasse pas de ce genre de détail. Seule compte l'idée originelle et la cascade de quiproquos qu'elle engendre. Le principal regret, au-delà de l'absence de réalisme, tient au fait que le film se limite aux gags graveleux et faciles, laissant de côté tout un pan du potentiel comique que le sujet pouvait générer. C'est un peu dommage...

   
Bernard Sellier