Le guerrier pacifique, film de Victor Salva, commentaire

  Bienvenue sur le site d'un manipulateur de mots, passionné d'écriture, de cinéma, de musique, d'ésotérisme...     

Le guerrier pacifique,
     (Peaceful warrior),      2006, 
 
de : Victor  Salva, 
 
  avec : Nick Nolte, Scott Mechlowicz, Amy Smart, Tim DeKay, Paul Wesley,
 
Musique : Bennett Salvay


   
Dan Millman (Scott Mechlowicz) est l'un des plus brillants gymnastes de l'Université. La possibilité d'une sélection pour les prochains Jeux Olympiques se profile même à l'horizon. Une nuit, il s'arrête à une station-service, et fait la connaissance d'un étrange gérant (Nick Nolte). Celui-ci semble habité par une sagesse profonde, et Dan devient peu à peu accro à l'enseignement très pratique que lui prodigue celui qu'il a nommé "Socrate"... 
 
   Le livre de Dan Millman est un pur régal et son étude au cours de la scolarité remplacerait très avantageusement certains textes aussi poussiéreux que rébarbatifs. Loin de tout racolage sectaire, le message transmis par l'insolite pompiste traduit en langage simple, direct, au travers de péripéties souvent ludiques, parfois dramatiques, une évidence qui se retrouve dans tous les enseignements mystiques, mais qui est hélas occultée par la quasi totalité des religions traditionnelles : "c'est à l'intérieur de chacun de nous que se dissimule la divinité". 
 
   Malheureusement, la qualité et la richesse spirituelle d'un ouvrage ne sont pas forcément le gage d'une adaptation cinématographique réussie. Témoin "La prophétie des Andes", inspirée du livres de James Redfield, incendiée, de manière exagérée à mon sens, par nombre de critiques. L'histoire racontée par Dan Millman est toutefois nettement plus aisée à transcrire visuellement, ne serait-ce que parce que les événements relatés, réels et vécus, appartiennent au quotidien. 
 
   Au premier abord, pour une raison difficile à cerner, le choix de Nick Nolte surprend désagréablement. Assez stupidement, il semblerait qu'un personnage dans le style de Pat Morita (le Kesuke Miyagi de "Karate Kid"), ou de Joel Grey (le Chiun de "Remo, sans armes et dangereux"), conviendrait mieux à la situation. Mais cette impression totalement subjective disparaît assez vite, d'autant plus que la présence de Socrate se fait judicieusement discrète. La narration se concentre avec clairvoyance sur l'évolution intérieure de Dan. Et si l'oeuvre regorge de maintes prises de conscience qui "parleront" plus ou moins à chacun (fausses croyances que le bonheur réside dans la réalisation d'un rêve, que nous sommes les jouets du destin, qu'il est possible de contrôler les événements...), elle est également un hymne superbe à la gymnastique, avec un final aussi émouvant que magistral.
   
Bernard Sellier