Harry Potter et la coupe de feu, film de Mike Newell

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Harry Potter et la coupe de feu,
    (H.P. and the goblet of fire),      2005, 
 
de : Mike  Newell, 
 
  avec : Daniel Radcliffe, Emma Watson, Clemence Poesy, Ralph Fiennes, Gary Oldman, Miranda Richardson, Alan Rickman, Rupert Grint, Robbie Coltrane,
 
Musique : John Williams


   
Quatrième volet.

   Grand émoi au Collège Poudlard : le Tournoi des 3 Sorciers doit avoir lieu prochainement ! Les élèves de deux célèbres écoles : "les fils de Durmstrang" et L'"Académie de Magie de Beauxbâtons" arrivent. Un seul représentant sera choisi de manière secrète par la "Coupe de Feu". Sont ainsi désignés : Viktor Krum (Stanislav Ianevski), Fleur Delacour (Clémence Poésy) et Cedric Diggory (Robert Pattinson). Mais, stupéfaction : un quatrième nom est vomi par la Coupe : celui de Harry Potter (Daniel Radcliffe). C'est d'autant plus étonnant que, d'une part, le jeune garçon, âgé de 14 ans, affirme n'avoir jamais proposé sa candidature, et que, d'autre part, aucun concurrent ne peut avoir moins de 17 ans ! Mais les choix étant définitifs, Harry doit se résigner à concourir. Or le danger est extrême... 
 
   Les premiers volets donnaient l'impression que nous allions assister à une tragédie familiale sur fond de lutte entre le Bien et le Mal (genre Annakin Skywalker, Darth Vader), dont chaque épisode allait permettre une concentration des pièces du puzzle jusqu'à la l'explosion apocalyptique du tableau final. Mais plus l'histoire avance, plus cette promesse ressemble à un mirage, plus cette quête de Vérité et de Connaissance prend l'allure d'un prétexte, permettant de développer à l'infini les délires visuels que seule l'imagination de l'auteur serait susceptible de limiter. Or, chacun le sait, l'imagination d'un auteur est sans bornes. Le commencement de l'aventure a été installé lorsqu'Harry avait dix ans. L'intégration d'un art aussi complexe que celui de la magie est, comme c'est le cas pour les arts martiaux, aussi longue que l'existence de celui qui pratique. La multiplication des années d'études et des dangers concomitants peut donc se concevoir jusqu'au quatrième âge du héros ! Sans compter que, sorcellerie oblige, rien n'empêche le brave Harry de vivre jusqu'à trois cents ans ! Autant dire qu'on n'en n'a pas fini de sitôt !  
 
   Tout cela est bien sûr sympathique, inventif, surprenant. Chaque nouvelle mouture apporte son lot neuf d'individualités inquiétantes, originales, attachantes, glaçantes (Viktor Krum (Stanislav Ianevski), Rita Skeeter (Miranda Richardson), Olympe Maxime (Frances de la Tour), Alastor 'Mad­Eye' Moody (Brendan Gleeson)...), de scènes spectaculaires (, le combat contre le Dragon, la plongée dans Le lac Noir, le labyrinthe...). Mais, pour la première fois, sans que la responsabilité en incombe au réalisateur, la lassitude s'installe. L'ennui, même, pointe le bout de son nez. D'autant plus que certaines séquences (le bal, par exemple), bien que vivantes et visuellement agréables, ne sont pas d'une utilité évidente. Les prestations des "nouvelles venues", Fleur Delacour, Cho Chang (Katie Leung), occupent au maximum 30 secondes, quant aux bataillons féminins de Beauxbâtons, il semble surtout là pour embellir le decorum. Et, dernier point, sans doute le plus dommageable, un bon nombre de personnages "piliers" traversent les épisodes sans évoluer. Dumbledore (Michael Gambon remplaçant pour la deuxième fois Richard Harris, décédé), Minerva McGonagall (Maggie Smith), Lucius Malfoy (Jason Isaacs), Rogue (Alan Rickman) opèrent à chaque fois leur petite apparition tranquille, menaçante, protectrice, diabolique, mais, surtout, immuable, comme le feraient de dociles robots. Semblables à des meubles inamovibles, dont la place dans le décor serait devenue programmée. Il est impossible de dénier au duel final une certaine puissance. Il n'empêche que cette saga Harry Potter prend de plus en plus le chemin d'une franchise à la "Freddy", version luxe et spectaculaire... Trop de merveilleux en arriverait-il à tuer le merveilleux ? Nous verrons ce qui nous est proposé dans la suite inévitable...
   
Bernard Sellier