Un homme heureux, film de Tristan Séguéla, commentaire
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Un homme heureux, 2023,
de : Tristan Séguéla,
avec : Fabrice Luchini, Catherine Frot, Philippe Katerine, Grégoire Bonnet, Artus, Agnès Hurstel,
Musique : Amin Bouhafa
Jean Leroy (Fabrice Luchini) est le maire comblé de Montreuil sur mer. Sa femme Edith (Catherine Frot) lui a donné trois enfants et il compte se représenter pour un nouveau mandat. Mais soudain, son épouse lui avoue qu'elle s'est toujours sentie homme...
Voilà, ça commence, et le phénomène risque de s'amplifier au fil des années. Le spectateur n'assiste pas à un film, mais à un long clip de promotion LGBT... Il est connu que le cinéma français souffre depuis quelques années d'une désaffection du public. Peut-on s'en étonner lorsqu'on voit ce genre de spectacle désolant sur nos écrans ? Désolant, non pas tant à cause du fond, bien qu'il soit asséné avec une lourdeur pachydermique, mais en raison de la médiocrité crasse de ce qui nous est présenté. Nous avons droit à un alignement de clichés que ne rehaussent, ni des dialogues d'une basicité à toute épreuve, ni une réalisation d'une platitude absolue, à peine digne d'un téléfilm de seconde partie de soirée. Sans compter que, dès les premières minutes, le dénouement rose bonbon est déjà connu de toutes et de tous. Une grosse inquiétude saisit d'ailleurs le spectateur dès le générique, hideux à souhait, et l'apparition de Catherine Frot avec une moustache grotesque. Il est impossible de ne pas être consterné de voir deux acteurs aussi charismatiques s'enfoncer dans un bourbier aussi simpliste, racoleur et opportuniste. Il faut dire que c'est grâce à eux que l'on tient durant les (très) longues quatre-vingt dix minutes. Les personnages secondaires ne font que de la figuration prévisible et rudimentaire.
Nous avons écrit, il y a quelques années, un roman, « Les hommes de sa vie » sur un sujet assez proche. J'ose espérer qu'il recèle un petit peu plus de finesse que cette histoire aussi falote que primaire.
Bernard Sellier