L'homme sans passé, film de Aki Kaurismäki, commentaire

  Bienvenue sur le site d'un manipulateur de mots, passionné d'écriture, de cinéma, de musique, d'ésotérisme...     

L'homme sans passé,
      (Mies vailla menneisyyttä),     2002, 
 
de : Aki  Kaurismäki, 
 
  avec : Markku Peltola, Kati Outinen,
 
Musique : ???

  
   
'M', un homme dont on ne sait rien arrive par le train dans les environs d'Helsinki. Il dort sur un banc et se fait rouer de coups par trois petits truands. Il perd la mémoire. Rencontre une femme, Irma, qui oeuvre pour l'armée du salut. Elle va l'aider et, lorsqu'il aura appris que son ancienne femme a obtenu le divorce, l'aimer. 
 
   Le type même du film que je déteste et qui me donne une furieuse envie de quitter la séance au bout d'une demi-heure ! J'ai cependant tenu jusqu'au bout. Il ne s'agit bien sûr pas là d'une quelconque critique de l'oeuvre en elle-même. Il est indéniable que l'on peut lui trouver des qualités fort positives, (pudeur, sobriété, imagerie en harmonie avec la désespérance que génère la pauvreté), ce qui a été apparemment le cas dans divers festivals. De même, bien sûr, il est possible d'ergoter à l'infini sur les supposés messages subliminaux que le réalisateur a peut-être souhaité introduire derrière chaque geste, chaque regard, ou chaque angle de vision.  
 
   Simplement ce type d'oeuvre et surtout son traitement se situent à l'opposé de la vibration sensorielle avec laquelle je me sens en harmonie. Tout y est froid, aseptisé, glacial, morbide. Le scénario est minimaliste, tout comme les décors, tout comme les dialogues (j'en ai oublié les neuf dixièmes une heure après avoir quitté la salle). Les personnages se promènent tels des spectres avec des visages aussi expressifs que ceux de zombies. Peut-être l'émotion existe-t-elle, quelque part, au fond de leurs entrailles, mais il n'en apparaît aucune lueur sur l'écran. Tout au moins, n'y ai-je pas été sensible le moins du monde. Il faut, je pense, un réel effort mental et cordial pour ressentir la plus petite palpitation devant cette errance désincarnée. J'avoue ne pas en être capable.
   
Bernard Sellier