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Hostel,
      2005, 
 
de : Eli  Roth, 
 
  avec : Jay Hernandez, Derek Richardson, Eythor Gudjonsson, Barbara Nedeljakova, Jennifer Lim,
 
Musique :  Nathan Barr

  
   
Trois jeunes Américains, Paxton (Jay Hernandez), Oli (Eythor Gudjonsson) et Josh (Derek Richardson), parcourent l'Europe à la recherche de plaisirs faciles. Ils sont présentement à Amsterdam, et profitent pleinement des libertés offertes par le pays. Un soir, ils font la connaissance d'un jeune homme, qui leur fait miroiter la possibilité d'entrer dans un paradis sexuel. Ils suivent son conseil et débarquent dans les environs de Bratislava, où ils font connaissance, dans un hôtel, de deux charmantes beautés russo-slovaques, Natalya (Barbara Nedeljakova) et Svetlana (Jana Kaderabkova). Mais ils ne se doutent guère de ce qui les attend... 
 
   Pas étonnant que Quentin Tarentino ait produit cette histoire nauséabonde qui, mille fois hélas, ne relève pas de la fiction. Grand amateur de sadisme et de giclées d'hémoglobine, il n'a pu qu'être séduit par cette descente dans l'enfer des richissimes bouchers ou chirurgiens ratés, qui prennent leur pied en découpant leurs semblables. Un court extrait de "Pulp Fiction" passe d'ailleurs à la télévision de l'hôtel... Le problème, avec ce genre de réalisation, en l'occurrence, dramatiquement efficace, réside toujours dans les motivations du créateur. Entièrement écrit et mis en scène par Eli Roth, le récit n'a manifestement pas d'autre but que de flatter, chez le spectateur adepte du genre, l'attirance morbide pour la barbarie gratuite et l'horreur primaire. Celui que Tarentino considère comme "représentant, à lui seul, l'avenir de l'horreur", ne s'en cache d'ailleurs pas, puisqu'il déclare : "Si je ne rentre pas chez moi couvert de faux sang à la fin de la journée, c'est que j'ai mal fait mon boulot" ! Une interrogation vient alors à l'esprit : celui qui prend plaisir à filmer la simulation de tels actes, est-il vraiment très loin du passage à la concrétisation authentique ? Car il n'y a jamais ici l'ombre d'un humour, même noirâtre, comme c'est le cas chez Tarentino... Tout cela fait froid dans le dos...
   
Bernard Sellier