I Origins, film de Mike Cahill, commentaire, site Images et mots

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I origins,
       2014,  
 
de : Mike  Cahill, 
 
  avec : Michael Pitt, Steven Yeun, Astrid Bergès-Frisbey, Brit Marling, Cara Seymour, William Mapother,
 
Musique : Will Bates, Phil Mossman

  
   
Ian Grey (Michael Pitt), jeune docteur en biologie moléculaire, est passionné par ses recherches sur l'évolution de l'oeil humain au cours des âges. Au cours d'une soirée Halloween, il fait la connaissance fugitive d'une mystérieuse femme masquée qui l'envoûte. Il cherche à la retrouver et y parvient grâce à la photographie de son oeil. C'est le grand amour. Mais leur destin commun va prendre un virage particulièrement étonnant... 
 
   Voilà le genre de thématique, plus encore que la manière dont elle va être traitée, qui va provoquer une division profonde entre les spectateurs : la rigueur scientifique, doublée d'une réfutation instinctive de la religion, vs une adhésion à une spiritualité profondément ancrée dans l'être. Sur le papier, on ne peut pas dire que c'est le genre de sujet qui rameute les foules. Mais parmi ceux qui se jetteront dans l'expérience, deux clans se formeront rapidement. Ceux qui entreront avec émotion dans l'histoire, et ceux qui rejetteront d'emblée ce qui leur paraîtra un fatras naïf ou puéril. 
 
  Et c'est bien dommage, car cette oeuvre, qui mêle très habilement deux univers opposés, est une merveille de réconciliation harmonieuse. Même si le dénouement, logiquement attendu, ne représente pas une surprise pour le spectateur, le scénariste réalisateur a su construire une intrigue simple, rationnelle, suffisamment crédible pour ne pas bloquer les esprits cartésiens, habitée par des personnages profondément humains, et captivante de bout en bout pour toute personne qui s'interroge sur les notions d'après-vie, de synchronicités, et/ou de réincarnation. Ce film est la preuve, s'il en était besoin, que le fantastique, l'étrange, n'ont nul besoin de créatures monstrueuses ou de décors faramineux pour installer le trouble et l'émotion au coeur du spectateur. Il est dit souvent que les "yeux sont le miroir de l'âme". Mike Cahill nous en propose ici une romance illustrative scientifico-spirituelle originale, intelligente, surprenante, parfois poignante, et toujours intensément humaine. Pour tout dire, le genre de scénario que j'aurais aimé écrire...
   
Bernard Sellier