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I see you,
      2019, 
 
de : Adam  Randall, 
 
  avec : Helen Hunt, Jon Tenney, Judah Lewis, Owen Teague, Gregory Alan Williams, Jennifer Grace,
 
Musique : William Arcane

 
   
Ne pas lire avant d'avoir vu le film

   Un garçonnet d'une dizaine d'années a disparu au cours d'une balade en forêt à vélo. Cette disparition évoque plusieurs autres affaires antérieures, mais le coupable a été emprisonné. Greg Harper (Jon Tenney) enquête avec son collègue Spitzky (Gregory Alan Williams). Parallèlement, d'étranges phénomènes se produisent dans la maison du policier. Son épouse, Jackie (Helen Hunt) vient d'avoir une liaison et l'atmosphère est tendue, surtout avec son fils Connor (Judah Lewis)...

    D'emblée le film ne lésine pas sur le mystère et joue à explorer les diverses pistes qui peuvent être imaginées par le spectateur. Le jeune Justin Whitter (Riley Caya) se fait aspirer de son vélo, le téléviseur se met en marche seul, des objets tombent du ciel, et la musique aussi bien que les bruitages orientent vers une énième histoire de fantômes agressifs. En fait, le scénario, assez malin, opère à mi-parcours un retournement qui ne manque ni d'originalité ni de piquant. Et ce n'est que la première surprise de cette histoire de vengeance, somme toute assez banale dans son fondement, mais transcendée par une construction inventive et quelques rebondissements aussi anxiogènes que bienvenus. Certes tout n'est pas idyllique et il est possible de regretter le sous emploi d'Helen Hunt, dont le rôle manque d'épaisseur. La psychologie n'est d'ailleurs pas la composante première de l'oeuvre, laissant une place prépondérante au suspense, à l'installation d'une angoisse d'abord diffuse puis atrocement réelle, et à la découverte des dessous criminels assez surprenants de cette histoire sordide. La superficialité de l'ensemble est regrettable, mais la construction dramatique, le jeu sur les apparences, et les surprises qui parsèment le récit méritent un détour. Notons aussi la découverte du 'phrogging' qui tient une place capitale dans cette tragédie intime.
   
Bernard Sellier