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The imitation game,
     2014,  
 
de : Morten  Tyldum, 
 
  avec : Benedict Cumberbatch, Keira Knightley, Mark Strong, Matthew Goode, Rory Kinnear, Allen Leech,
 
Musique : Alexandre Desplat

 
   
La seconde guerre mondiale fait rage. Les bombardements sur Londres sont incessants. Alan Turing (Benedict Cumberbatch), mathématicien de génie et cryptologue éminent, est recruté par les services secrets afin de travailler sous l'égide de Hugh Alexander (Matthew Goode), dans un petit groupe qui tente de percer le code secret de la machine Enigma, conçue par les Nazis afin de transmettre leurs ordres militaires... 
 
   Même si la facture du film est effectivement très classique, cette première œuvre long métrage d'un réalisateur norvégien inconnu mérite un éminent coup de chapeau. D'abord pour nous permettre de découvrir un pan de la seconde guerre mondiale qui n'est pas très connu du grand public et qui, pourtant, semble avoir joué un rôle important dans la victoire des Alliés. Ensuite pour nous faire connaître un personnage hors du commun, radicalement asocial, profondément perturbé autant par des pulsions hormonales inacceptables à l'époque, que par un bouillonnement mental ininterrompu. Et enfin, pour l'interprétation toute en finesse intériorisée de Benedict Cumberbatch, bénéficiaire du rôle après, paraît-il, un désistement tardif de Leonardo DiCaprio. Il parvient à occuper le devant de la scène avec une intensité expressive subtilement dosée, tout en n'écrasant jamais ses partenaires. Il était possible de craindre le pire, avec l'apparition de Keira Knightley. Pourtant, là encore, c'est une figure affirmée, jamais mièvre, qui nous est proposée. Alors, bien que quelques longueurs apparaissent de-ci, de-là, bien que l'originalité créatrice ne soit pas au rendez-vous, c'est avec une émotion profonde que se mêlent devant nos yeux la grande Histoire et l'intimité bouleversante d'un génie incapable de gérer les jaillissements divers et désordonnés d'une personnalité complexe et inadaptée au monde qui l'entoure.
   
Bernard Sellier