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Inside man,
         2006, 
 
de : Spike  Lee, 
 
  avec : Denzel Washington, Jodie Foster, Clive Owen, Christopher Plummer, Willem Dafoe, Chiwetel Ejiofor,
 
Musique : Terence Blanchard


   
Quelques hommes déguisés en peintres de bâtiment, sous la conduite de Dalton Russell (Clive Owen) pénètrent dans une grande banque et prennent toutes les personnes présentes en otage. Le Detective Keith Frazier (Denzel Washington) est chargé des opérations. Mais les braqueurs ne semblent guère pressés. Ils font revêtir à chacun des présents la même combinaison et le même masque. Pendant ce temps, le Président du Conseil d'Administration de la banque, Arthur Case (Christopher Plummer) contacte une mystérieuse femme, Madeline White (Jodie Foster), qui possède, apparemment, un pouvoir particulier, et la charge de négocier avec le responsable du hold-up, afin que le contenu d'un coffre demeure secret... 
 
   Spike Lee, pour sa première incursion dans le thriller (enfin, façon de parler !), commence son histoire de manière ultra classique. Les braqueurs font leur boulot de braqueurs, les flics leur boulot de flic. Les sirènes hurlent, les voitures de police déferlent de tous côtés, les otages ont peur, bref, nous assistons au tout venant du film de hold-up traditionnel. Mais, rapidement, il est évident que cette routine ne va pas s'éterniser, que quelque chose d'inattendu, de sombre, de mystérieux, attend le spectateur au coin d'une bobine. Le temps passe. Une intervenante féminine, dont on ne saura quasiment rien, arrive, auréolée d'on ne sait quelle puissance occulte. Il y a des palabres avec le chef du gang, quelques séquences vaguement surprenantes. Le montage, lui aussi, sort du déjà vu. La longue attente est entrecoupée par les interrogatoires des libérés, qui aura lieu lorsque tout sera rentré dans l'ordre. Le réalisateur joue avec le temps, avec les apparences, (tout le monde arbore le même déguisement). Avec le but du jeu, également. Que veulent réellement ces casseurs pour le moins déroutants ? Est-ce que le spectateur se régale lui aussi du jeu ? C'est une autre paire de manches ! Apparemment, beaucoup apprécient l'oeuvre. Pour ma part, n'ayant jamais réussi à me sentir impliqué dans ce scénario qui se veut machiavélique, c'est avant tout la vanité de l'ensemble et surtout l'ennui qui laissent leur empreinte dans le souvenir. L'enjeu paraît dérisoire, les relations inter-personnages n'affichent jamais un intérêt majeur, et le dénouement, sans éclat, n'enivre pas plus psychologiquement que dramatiquement. Sans doute ai-je raté la pépite qui illuminait l'ensemble... 
 
   Une assez grosse déception.
   
Bernard Sellier