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Les invités de mon père,
     2010, 
 
de : Anne  Le Ny, 
 
  avec : Karin Viard, Michel Aumont, Fabrice Luchini, Valérie Benguigui, Veronica Novak, Olivier Rabourdin,
 
Musique : Béatrice Thiriet

   
 
Lucien Paumelle (Michel Aumont), ancien médecin, est depuis de nombreuses années à la retraite, mais se montre toujours très impliqué dans les actions humanitaires. Il décide d'accueillir dans son appartement des sans papiers. Mais ses deux enfants, Arnaud (Fabrice Luchini), avocat, et Babette (Karin Viard), médecin, découvrent, d'une part, que c'est en réalité une charmante jeune femme blonde, Tatiana (Veronica Novak) qui s'installe en compagnie de sa fille, Sorina (Emma Siniavski), et, d'autre part, que leur père vient de contracter avec elle un mariage blanc... 
 
 L'histoire est résolument ancrée dans un contexte social et humain qui se révèle, malheureusement, de plus en plus d'actualité. Grâce à un scénario simple, mais riche et intelligemment construit, le récit explore toutes les facettes progressivement exposées par l'engrenage des événements : altruisme, militantisme, relations parents-enfants, jalousies larvées, respect de l'autre, manipulations, conflits d'intérêts, ultimes passions à l'approche de la mort... 
 
 La première grande réussite de l'œuvre est de malaxer tous ces ingrédients disparates pour produire, in fine, une exploration humaine, spontanée, superficielle mais réaliste et vibrante, d'un problème complexe dont les multiples implications politiques et sociales sont développées à l'infini par les partis et leurs ténors. Ici, pas de grandes dissertations philosophiques, mais un vécu ordinaire qui pourrait être celui de chacun d'entre nous. 
 
 Le second point positif réside dans le choix des comédiens, qui, de Michel Aumont toujours enjôleur, à Karin Viard, tendrement désespérée, en passant par Fabrice Luchini, particulièrement sobre, savent donner à cette fresque familiale douce-amère, dont les personnages évitent tout manichéisme, un réel parfum d'authenticité. 
 
 Un mélange subtil de comédie, de drame, dont les traits ne sont jamais forcés, et qui se regarde avec délectation tout en générant de multiples réflexions avec une absence de prétention très louable.
   
Bernard Sellier