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Je reste !,
       2003, 
 
de : Diane  Kurys, 
 
  avec : Sophie Marceau, Vincent Perez, Charles Berling, Pascale Roberts, François Perrot, Jacques Duby,
 
Musique :   Paolo Buonvino

  
   
Le couple que forment Marie-Dominique Delpire (Sophie Marceau) et Bertrand (Vincent Perez) a dix ans et bat fortement de l'aile. Travaillant pour une société internationale de travaux publics, il est très souvent absent et profite de ses voyages pour collectionner les hôtesses de l'air. Quant aux week-end, leur déroulement est immuable : Bertrand enfourche son vélo et Marie-Do suit en voiture, en compagnie de leur fils Jérôme, pour assurer le ravitaillement ! Friante de films marginaux, la jeune femme rencontre un jour au cinéma un homme apparemment charmant, Antoine (Charles Berling). N'en pouvant plus, elle vire son mari, demande le divorce et accueille Antoine dans son lit. Mais Bertrand, bien décidé à ne pas céder un pouce de terrain, s'incruste... 
 
   Le mari, la femme, l'amant... Le trio infernal habituel. Sauf qu'ici, tout cela est, à l'image des vaudevilles de Feydeau, mais en beaucoup moins excitant, pour "de rire". A vrai dire, les seules micro-originalités résident dans le fait que l'amant (délicieusement incarné par un Charles Berling transparent) révèle rapidement sa nature aussi stupide que celle du mari, et dans le choix du dénouement, à cheval sur la réalité et la vision du scénariste qu'est Antoine. Tout le reste est à l'image de la musique, gentillet, guilleret, mais complètement vide de substance. Les poncifs remplacent toute profondeur, vraisemblance ou implication authentique. Il ne reste, au bout du compte, de la comédie de moeurs, qu'un vernis vaguement branché et tape à l'oeil, à peine brillant, tant les dialogues sont oubliables, et servi par des interprètes sympathiques. Sophie Marceau semble épanouie, plus jeune que jamais. Vincent Perez, cassant, égoïste, râleur, cynique, véritable caricature de macho, est aussi crédible dans l'odieux que le serait Bigard en Pape. Les personnages secondaires n'ont aucune épaisseur et le contexte professionnel n'assure même pas le minimum syndical (le viaduc que construit Bertrand au Brésil est apparemment celui de Millau). Bref, un moment de détente visuel oublié dans l'heure qui suit...
   
Bernard Sellier