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Je vous trouve très beau,
      2005, 
 
de : Isabelle  Mergault, 
 
  avec : Michel Blanc, Medeea Marinescu, Wladimir Yordanoff, Benoît Turjman, Eva Darlan, Valérie Bonneton,
 
Musique : Bob Lenox, Alain Wisniak

  
   
Aymé Pigrenet (Michel Blanc) dirige, avec son épouse Huguette (Agnès Boury), une exploitation agricole dans la Drôme. Un court-circuit dans la trayeuse d'occasion, et le pauvre Aymé se retrouve brusquement veuf ! Si le chagrin est aisément gérable, il n'en est pas de même pour le problème matériel qui se pose : gérer seul les hectares et le cheptel. Sur les conseils de son notaire, Aymé se décide à contacter la directrice d'une agence matrimoniale. Etant donné que le besoin est urgent, et que le coeur n'a pas une grosse place dans la quête, elle conseille à son client d'aller en Roumanie et de ramener une des innombrables jeunes filles qui rêvent d'intégrer les pays occidentaux. C'est ainsi qu'Aymé fait la connaissance d'Elena (Medeea Marinescu)... 
 
   Pour son premier film en tant que réalisatrice, on ne peut que saluer la réussite d'Isabelle Mergault. Bien sûr, le sujet n'est pas nouveau, et nous retrouvons en Michel Blanc un clone rajeuni de Michel Serrault dans ses incarnations de vieux bougon misanthrope. Bien sûr, la trame est facilement prévisible. L'ours mal léché, qui confond Mozart et Beethoven, ne voit pas plus loin que la limite de son champ ou la taille de ses lapins, va, progressivement, être apprivoisé par une délicieuse petite nymphe. Mais cette suite de scènes intimistes, d'abord marquée par une acidité certaine, est dirigée ensuite avec un flot de sensibilité et de tendresse qui réchauffent le coeur, tout en égrenant un humour aussi simple que lucide, très éloigné des grosses pochades qui composent la majeure partie de la production comique française. Michel Blanc, moyennement crédible en agriculteur, aborde son personnage avec subtilité, et se montre profondément touchant. Quant à Elena, elle est véritablement, comme le lui dit Aymé, un soleil, tour à tour brûlant, désespéré, impatiente de dévorer la vie. La stylisation des personnages secondaires, parfois dommageable, ne nuit pas ici au déroulement de l'histoire. Certains trouveront que tout cela relève du sentimentalisme rose bonbon ou de la caricature primaire. D'autres reconnaîtront que simplicité et légèreté forment une agréable union avec délicatesse et romantisme.
   
Bernard Sellier