Le jeu, film de Fred Cavayé, commentaire

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Le jeu,
      2018, 
 
de : Fred  Cavayé, 
 
  avec : Bérénice Bejo, Suzanne Clément, Stéphane de Groodt, Vincent Elbaz, Gregory Gadebois, Doria Tillier, Roschdy Zem,
 
Musique : Christophe Julien

  
   
Ne pas lire avant d'avoir vu le film...

   Vincent (Stéphane de Groodt) et sa femme Marie (Berenice Bejo) reçoivent à dîner quelques amis. Il y a là Marco (Roschdy Zem) et sa femme Charlotte (Suzanne Clément), Thomas (Vincent Elbaz) et sa femme Lea (Doria Tillier), ainsi que Ben (Grégory Gadebois) qui vient seul contrairement à ce qu'il avait annoncé. Au cours de la soirée, ils décident de mettre tous leurs portables sur la table... 
 
   Fred Cavayé change de registre. Jusqu'alors il semblait s'être spécialisé dans le polar ( 'Pour elle', 'A bout portant' ), mais, depuis 'Radin' il se tourne vers la comédie. Lorsqu'on lit le scénario de ce film, même le plus crétin des imbéciles peut deviner ce qui va se passer durant la soirée. A savoir un règlement de compte entre tous les participants, puisque, forcément, chacun d'eux a quelque chose à cacher. L'intérêt du film repose donc uniquement sur la gradation des événements et sur l'intérêt des dialogues. En l'occurrence, la surprise est plutôt bonne. D'une part en raison d'une caractérisation efficace des protagonistes. Chacun d'entre eux est suffisamment riche ( mention spéciale à Ben ) pour que le spectateur n'ait jamais l'impression de voir des marionnettes s'agiter dans un vaudeville artificiel. Ensuite grâce à des dialogues piquants et à une excellente interprétation des comédiennes et comédiens. Sans verser dans le démonstratif, le scénario aborde avec vie et réalisme les domaines classiques de la psyché humaine : (in)fidélité, homosexualité, machisme... Quant à la trouvaille scénaristique finale, assez maline, elle ouvre une réflexion pessimiste sur les avantages respectifs de la dissimulation et de la franchise tous azimuts.
   
Bernard Sellier