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Johnny guitar,
        1954,  
 
de : Nicholas  Ray, 
 
  avec : Joan Crawford, Sterling Hayden, Scott Brady, Ward Bond, John Carradine, Mercedes McCambridge, Ernest Borgnine,
 
Musique : Victor Young

   
   
Johnny (Sterling Hayden) arrive dans un saloon presque désert, armé de sa seule guitare. La propriétaire, Vienna (Joan Crawford) se voit menacée par un propriétaire tout puissant, John McIvers (Ward Bond), car elle refuse de lui abandonner son bar. Elle sait que le chemin de fer passera bientôt tout près, donnant à sa propriété une plus value énorme... 
 
   La première demi-heure de ce grand classique ne manque pas d'originalité. Ce n'est pas fréquent de voir un 'héros' à l'apparence aussi falote et face à lui, une jeune femme qui possède une énergie yang particulièrement développée. Mais le spectateur n'est pas au bout de ses surprises, car, en fait, ce sont deux femmes qui mènent l'intrigue, et deux tempéraments aussi extrêmes et entiers l'un que l'autre. En effet, la personnalité d'Emma Small (Mercedes McCambridge), véritable incarnation de la jalousie haineuse, arborant souvent un visage halluciné, marque profondément la mémoire. Les hommes ne sont, dans leur immense majorité que des suiveurs. Soit par amour (c'est le cas de Dancing Kid), soit par fascination morbide. L'intrigue en elle-même est en revanche traditionnelle, opposant les pionniers déchirés par l'appât du gain. Malgré ses soixante quatre ans, le film conserve une aura magnétique inaltérée. Il est difficile d'oublier la rencontre de ces êtres meurtris par la vie, pas plus que la splendeur de Vienna vêtue d'une robe blanche jouant du piano dans son saloon vide, ou encore le charisme mélancolique de Sterling Hayden.
   
Bernard Sellier