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Jurassic world,
      2015, 
 
de : Colin  Trevorrow, 
 
  avec : Chris Pratt, Bryce Dallas Howard, Irrfan Khan, Ty Simpkins, Nick Robinson, Omar Sy, Judy Greer,
 
Musique : Michael Giacchino


   
Karen (Judy Greer) envoie ses deux garçons, Zach (Nick Robinson) et Gray (Ty Simpkins) dans l'île Nublar qui renferme un parc dinosaurien à la pointe de la technologie. Là-bas, ils sont accueillis par leur tante, Claire (Bryce Dallas Howard). Mais celle-ci étant fort occupée par l'arrivée de nouveaux investisseurs, les deux garçons sont plus ou moins livrés à eux-mêmes... 
 
   Au bout du compte, ce type de film, ordinairement rangé dans la catégorie des aventures flippantes, pourrait tout aussi bien figurer dans le genre comédie désopilante, tant la prévisibilité des événements finit par générer un fou rire difficilement contrôlable. Bien sûr, nombre de séquences à haut suspense tiennent la route, grâce à la perfection des effets spéciaux, et la condamnation sans appel des délires militaro-mégalomaniaques, bienvenue, ne peut que séduire. Il n'empêche que, globalement, assister à la poursuite des héros par ces énormes bébêtes titanesques, est passablement cocasse. Tout cinéphile a en mémoire le magistral effet que Stanley Kubrick insère à la fin de la première partie de "2001, odyssée de l'espace", créant une des plus célèbres et géniales transitions de l'histoire du cinéma : l'os lancé par le singe virevolte dans l'espace pour se métamorphoser en un vaisseau spatial. Au début du film, Colin Trevorrow filme un pied griffu de dinosaure qui se transforme dans le plan suivant en une patte de corbeau. L'ensemble de l'oeuvre est à cette image. Une reproduction de ce qu'a créé Spielberg, agrémentée des prouesses technologiques actuelles, habitée par des décors somptueux, instaurant une riche diversification des visites, mais incapable d'insuffler une âme personnelle. Les effets spectaculaires répondent présent, l'habillage est clinquant à souhait, mais la caractérisation des personnages et l'amoncellement des péripéties ne transcendent jamais les clichés invariables du genre. Heureusement qu'une ironie parfois sarcastique assaisonne ponctuellement cette grosse machine à dollars...
   
Bernard Sellier