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K2, l'ultime défi,
       (K2),     1992, 
 
de : Franc  Roddam, 
 
  avec : Michael Biehn, Matt Craven, Annie Grindlay, Charles Oberman, Elena Stiteler, Luca Bercovici,  
 
Musique : Hans Zimmer

 ❤❤❤ 

   
Taylor Brooks (Michael Biehn) est dragueur et avocat. Harold Jameson (Matt Craven) est marié et physicien. Ils sont amis et passionnés d'alpinisme. Un jour, au cours d'une escalade, ils font connaissance d'un milliardaire, Phillip Clayborne (Raymond J. Barry) qui prépare une expédition dont il ne veut pas révéler le secret. Au cours de la nuit suivante, une avalanche emporte deux de ses compagnons. Taylor lui propose alors de les remplacer en compagnie de son ami. Phillip finit par accepter et, malgré l'opposition de la femme d'Harold, tous se retrouvent au pied du K2... 
 
   Ce type de film, écartelé entre vérisme et aventure virtuelle, pose souvent le même type de problème : ou bien le réalisateur choisit de privilégier le documentaire et on se retrouve alors devant une oeuvre pas toujours passionnante pour les non initiés. Ou bien on plonge dans un suspense préfabriqué et, dans cette hypothèse, les trucages prenant obligatoirement le pas sur l'authenticité, les fondus de montagne ne peuvent y trouver leur compte. Sans compter, écueil supplémentaire, que les scénarios, à part quelques exceptions du type "Cliffhanger", sont souvent d'une pauvreté souffreteuse !  
 
   Franc Roddam a construit son film sur une histoire effectivement réduite au minimum, mais, au moins, sans les boursouflures ridicules que les réalisateurs croient obligatoire d'inclure parfois, du type délires extrêmes de surfeurs déjantés. Ici, pas d'exagérations extraordinaires. Simplement la poursuite de l'impossible par deux amis aux caractères bien différents : Taylor, l'égoïste, qui tente de masquer la vanité de sa vie quotidienne par la quête de l'exploit, et Harold l'idéaliste, vrai passionné, écartelé entre l'amour de sa famille et la jouissance des cimes. Autour de ce thème, se greffe une série impressionnante de vues superbes, de drames, d'actes de courage et de scènes stupéfiantes de naturel, dont le néophyte a du mal à démêler la part d'images réelles et de trucages. C'est très bien fait, glaçant, et suffisamment bien joué pour que la psychologie évolutive des personnages paraisse naturelle et vraisemblable.
   
Bernard Sellier