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Kiss kiss, bang bang,
       2005, 
 
de : Shane  Black, 
 
  avec : Robert Downey Jr., Val Kilmer, Michelle Monaghan, Corbin Bernsen, Angela Lindvall,
 
Musique : John Ottman

   
   
Harry Lockhart (Robert Downey Jr.) est un voleur à la petite semaine. Poursuivi par les flics lors d'un cambriolage raté, il est pris par erreur dans un essai pour casting et se retrouve donc, quelques jours plus tard, dans une réception mondaine, au milieu de la faune hollywoodienne. Il est attiré par une jeune femme, Harmony Faith Lane (Michelle Monaghan), se fait tabasser par l'accompagnateur de la belle, et rencontre Gay Perry (Val Kilmer), qui "travaille" pour le producteur Dabney Shaw (Larry Miller)... 
 
   Mettez dans un grand bol un bon vieux polar des années cinquante, peuplé de femmes plus ou moins fatales, de détectives minables, de richissimes pourris, narré avec une lenteur savamment entretenue, tourné dans des décors glauques en noir et blanc, doté d'une intrigue confuse... Ajoutez beaucoup de vinaigre, un battage énergique au mixer, des colorants pétants, une bonne dose de dynamite, des dialogues à la mitrailleuse, une narration en voix off gorgée de références et d'humour. Vous obtiendrez à peu près le résultat qui nous est offert ici. C'est-à-dire une intrigue toujours aussi nébuleuse, (mais elle n'est qu'un prétexte à la douce folie ambiante), une vivacité de tous les instants (parfois à la limite du saoulant, reconnaissons-le), une juxtaposition de séquences jouissantes, et un trio de personnages hauts en couleur. Ceux-ci sont merveilleusement servis par Robert Downey Jr. en minable sympathique (ça ne nous surprend pas tellement), par Val Kilmer (en homosexuel assumé, ce qui surprend davantage), et surtout par Michelle Monaghan, qui révèle une nature et une expressivité aussi charmeuses que magnétiques. C'est décapant, original (le film recule par moments au gré des approximations narratives de Harry), souvent excitant. L'oscillation est permanente entre le comique, le superficiel, l'humour noir, le drame, avec un net penchant pour les trois premiers. Au final, cette histoire foldingue procure une jubilation immédiate (ce qui n'est déjà pas si mal), mais éphémère.
   
Bernard Sellier