Lady Chatterley, film de Pascale Ferran, commentaire

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Lady Chatterley,
       2006, 
 
de : Pascale  Ferran, 
 
  avec : Marina Hands, Hippolyte Girardot, Jean-Louis Coullo'ch, Bernard Verley, Hélène Fillières, Fanny Deleuze,
 
Musique : Béatrice Thiriet


   
Constance (Marina Hands) est une jeune et jolie femme. Elle vit dans une grande propriété avec son époux, Clifford (Hippolyte Girardot), à moitié paralysé. Sans en être très consciente, elle vit une frustration intense. Lorsqu'un jour Clifford la charge d'un message pour le garde chasse, Parkin (Jean-Louis Coullo'ch), elle ressent une étrange émotion. Ses passages près du petit chalet où travaille l'homme se font de plus en plus fréquents... 
 
   Il est légitime de se demander quelle motivation peut pousser un réalisateur, en l'occurrence une réalisatrice, à transcrire une nouvelle fois le roman de D.H.Lawrence, certes fort riche psychologiquement, mais tout de même un peu anachronique en ce début du troisième millénaire. Cela d'autant plus que ce ne sont pas les illustrations qui manquent, et que la liberté d'adaptation est particulièrement réduite, si l'on veut rester tant soit peu fidèle à l'ouvrage.  
 
   Sans conteste, les qualités de la réalisation sont nombreuses. Une approche nuancée, délicate et sensible de la sexualité dans une époque et au coeur d'une société où le sujet était pour le moins tabou. Une héroïne incarnée avec subtilité par Marina Hands, discrètement sensuelle, profondément expressive et gorgée de charme. Un garde-chasse ( pourquoi a-t-on changé son nom de Mellors, d'ailleurs ? Quelle idée ! ), dont le physique disons... "difficile" surprend au premier abord, mais qui se coule dans la peau de son personnage avec une justesse constante. Un époux ambigu habité avec talent par Hippolyte Girardot... Enfin, un régal de tous les instants pour les amateurs de promenades bucoliques, qui auront tout le loisir d'admirer les petites fleurettes et d'ouïr le bruissement du vent dans les branches. 
 
   Tous ces éléments étant constatés et appréciés à leur juste valeur, il n'en demeure pas moins que l'ennui guette au coin des bosquets. Même si les personnalités sont habitées par leurs rêves, leurs fantasmes, leurs pulsions, le manque de matière ( surtout dans le cas de la version longue ! ), joint à un minimalisme prononcé des dialogues ( il faut attendre les cinq dernières minutes pour qu'un premier échange oral s'amorce entre les deux amants ! ), donne au temps une impression d'étirement qui devient, à la longue, pesante. Ce qui signifie, dit plus techniquement, que la touche d'accélération de la télécommande se révèle parfois d'un grand secours pour éviter l'assoupissement.  
 
   ( Le commentaire concerne la version longue. Près de 3 heures, tout de même... )
   
Bernard Sellier