Lol, film de Lisa Azuelos, commentaire, site Images et Mots

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Lol,
     2008, 
 
de : Lisa  Azuelos, 
 
  avec : Sophie Marceau, Christa Theret, Jérémy Kapone, Jocelyn Quivrin, Alexandre Astier, Françoise Fabian,
 
Musique : Jean-Philippe Verdin


 
Anne (Sophie Marceau), séparée de son mari Alain (Alexandre Astier), élève seule ses enfants, dont Lola (Christa Theret), dont l'adolescence est vécue avec une certaine souffrance. Au retour des vacances d'été, elle retrouve son copain Arthur (Félix Moati) qui lui avoue avoir couché avec une autre fille. Pour ne pas perdre la face, "Lol" prétend avoir fait elle aussi une expérience sexuelle. La tension s'installe entre eux et les résultats scolaires s'en ressentent fortement. Anne fait un jour la connaissance d'un commissaire de la brigade des stupéfiants, Lucas (Jocelyn Quivrin). Mais elle continue à avoir des relations avec son ex-mari... 
 
 Même si le film est un instantané relativement fidèle (autant qu'il soit possible de juger cela du haut de ses soixante balais...), des tourments post pubères de la jeunesse (assez dorée !) actuelle, il paraît beaucoup plus artificiel que son cousin germain "Et toi, t'es sur qui ?" de Lou Doillon. Deux décennies ont passé sur les épaules de Sophie Marceau depuis "La Boum", mais cela ne se voit guère tant la jeune femme, plus fraiche et juvénile que jamais, semble davantage être la grande soeur de Lola que sa mère. Ce qui n'est d'ailleurs pas perturbant pour la crédibilité de l'histoire, car les tensions entre Anne et Lol relèvent davantage d'un mimétisme mal assumé (Anne est aussi paumée que sa fille sur le plan sentimental), que d'un abîme entre générations. La trame est très lâche, sans fil conducteur marqué, se contentant de suivre et d'observer quelques instants clés dans l'existence d'ados beaucoup plus passionnés par les relations (sexuelles ou non, d'ailleurs) que par les cours de maths ou d'anglais. Le film, interprété de manière fort convaincante (Christa Théret, entre moues renfrognées et éclats volcaniques, est excellente), se laisse regarder avec un certain plaisir, une non moins certaine inquiétude (est-ce qu'on était vraiment aussi "graves" étant jeunes que certains ados du film ?), même si la brièveté des séquences tire davantage vers le vaudeville superficiel que vers une approche socio-psychologique sensible. Et puis notons que l'apparition de Jocelyn Quivrin, récemment décédé dans un accident de voiture, laisse un goût bien mélancolique dans le coeur...
   
Bernard Sellier