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Une lueur dans la nuit,
       (Shining through),     1992, 
 
de : David  Seltzer, 
 
  avec : Michael Douglas, Melanie Griffith, Liam Neeson, Joely Richardson, John Gielgud,
 
Musique : Michael Kamen


   
Linda Voss (Melanie Griffith), une femme d'une soixantaine d'années, est chargée par la BBC de relater les faits d'espionnage qui l'ont concernée pendant la seconde guerre mondiale. Au début de 1940, toute jeune secrétaire, passionnée de cinéma, elle cherche à se rendre utile au Ministère de la guerre. Connaissant parfaitement l'allemand, elle devient traductrice pour un mystérieux avocat, Ed Leland (Michael Douglas), qui effectue de mystérieux voyages et dicte de non moins mystérieux courriers. Il ne lui faut pas longtemps pour se rendre compte qu'il travaille pour les Services Secrets. Ils deviennent amants. Lorsqu'un agent, infiltré chez un dignitaire nazi, est retrouvé pendu, elle se propose pour le remplacer dans la demeure en tant que cuisinière. Malgré une forte réticence, Ed finit par accepter. Après une très brève formation, la jeune femme se retrouve donc en Allemagne, fait la connaissance du principal correspondant occidental "Anemone" (John Gielgud), et se retrouve plongée dans l'enfer des SS... 
 
   Anecdotiquement, ce film est le premier qui ait été tourné à l'est après la chute du mur de Berlin en 1989. Construit en un long flash back entrecoupé de minuscules retours au studio d'enregistrement, le film se veut authentique. Nous avons donc périodiquement droit à quelques images d'époque qui s'élargissent rapidement et se colorisent, afin d'intégrer le parcours de Linda dans une "vraie" réalité.  
 
   Le résultat est plus que satisfaisant sur certains points, assez déroutant sur d'autres. Si la mise en scène est des plus classiques, l'idée de base, la progression émotionnelle, et, surtout, l'incarnation que donne Melanie Griffith de cette jeune femme naïve, inconsciente et volontaire, sont tout à fait convaincants. Fine, sensible, très expressive tout en conservant une modération qui n'occulte pas l'intensité, elle porte sur ses frêles épaules l'ensemble de l'histoire, ne laissant finalement que peu de place aux hommes. Si Ed Leland occupe, dans la première moitié, l'espace, avec sa morgue et sa faconde habituelles, il s'efface ensuite pour laisser cette moderne Mata-Hari s'enfoncer dans la solitude et la peur de l'espion. La confrontation de ces deux êtres que tout oppose de prime abord, est de toute évidence ce qui élève le film. A contrario, la partie espionnage en Allemagne, retombe dans un méli-mélo où l'invraisemblance grandit exponentiellement et dont il ne faut pas chercher autre chose qu'une émotion basique. Franz-Otto Dietrich (Liam Neeson), Konrad Friedrichs ("Anémone")(John Gielgud), auraient pu voir leurs personnalitéss complexes développées. Malheureusement, ils font de la figuration et celle-ci, surtout en ce qui concerne le premier, ne fait pas partie des passages les plus crédibles ! 
 
   Un ensemble hétéroclite qui est appréciable en tant que drame humain, mais dont il ne faut pas attendre une quelconque profondeur historique ou même scénaristique.
   
Bernard Sellier