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Maison close,
      Saison 1,      2010,  
 
de : Mabrouk  El Mechri..., 
 
  avec : Jemima West, Valérie Karsenti, Anne Charrier, Blandine Bellavoir, Nicolas Briançon,
 
Musique : Alain Pewzner, Gast Waltzing


   
Ne pas lire avant d'avoir vu la série

   
1871. Le "Paradis" est l'un des bordels les plus luxueux de Paris. L'une des plus anciennes pensionnaires, Vera (Anne Charrier) est sur le point de quitter l'établissement définitivement, son amant le Baron Du Plessis (Quentin Baillot) ayant l'intention de racheter sa dette auprès de la tenancière, Hortense Gaillac (Valérie Karsenti). Pendant que ces tractations se déroulent, une jeune fille, Rosalie (Jemima West) arrive à Paris à la recherche de sa mère. Il semblerait que celle-ci ne soit autre que Vera... 
 
   Une reconstitution d'époque soignée (encore que les décors soient en permanence noyés dans une pénombre omniprésente et pesante), saupoudrée de quelques évocations historiques (les Communards...), pour envelopper une suite de drames potentiellement émouvants, mais hélas fort peu palpitants dans leur réalité visuelle. La responsabilité en revient sans doute principalement au scénario, beaucoup trop lâche et dilué, pas toujours très limpide, qui joue avec des personnages principaux très moyennement charismatiques (exception faite pour Hortense), et des individualités annexes peu définies. Ainsi qu'à une imbrication déficiente des différentes intrigues entre elles. Qui plus est, il manque cruellement un ou plusieurs enjeux dramatiques majeurs qui permettraient de supporter sans trop d'impatience d'innombrables séquences étirées ou dépourvues de tension émotionnelle. Même l'horrible destin de la petite Rosalie a bien de la difficulté à crever l'écran pour empoigner le spectateur et le faire vibrer corps et âme. Ne parlons même pas des atterrantes musiques contemporaines anglo-saxonnes, plaquées sur les scènes pseudo-érotiques, qui, par leur anachronisme et leur décalage total avec le temps et le lieu de l'action, procurent à celles-ci un ridicule total. 
 
   Si les concepteurs de la série ont voulu montrer que l'univers de la prostitution (qu'il soit passé ou présent), est celui de la tristesse, de la détresse, et de l'ennui, il a parfaitement réussi. Mais il n'est pas sûr sur le dernier qualificatif, qui domine haut la main, était celui qui était recherché...
   
Bernard Sellier