Maman a tort, série, série de Véronique Lecharpy, commentaire

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Maman a tort,
       Série,     2018 
 
de : Véronique  Lecharpy..., 
 
avec : Anne Charrier, Pascal Elbé, Sophie Quinton, Samuel Theis, Camille Lou,
 
Musique : Armand Amar


   
Ne pas lire avant d'avoir vu la série

  
Vasile (Samuel Theis), psychologue scolaire, est interpellé par le cas de Malone (Tom d'Ornano), un enfant de quatre ans, qui répète que sa mère, Amanda (Sophie quinton) et son père Dimitri (Sébastien Libessart), ne sont pas ses vrais parents. Vasile en parle à une policière, Marianne Aubrais (Anne Charrier) qui, dans un premier temps, n'attache à cette histoire qu'une importance secondaire... 
 
  Cette courte série de six épisodes est adaptér d'un roman de Michel Bussi. Les points de départ, bien que doubles, sont simples. D'une part un possible drame familial, avec un enfant qui parle d'une vraie mère et d'une fausse, et, d'autre part, une enquête difficile sur un braquage ayant eu lieu six mois plus tôt à Deauville. A priori, aucun lien entre les deux affaires. Mais l'imagination de Michel Bussi n'a pas grand chose à envier à celle d'Harlan Coben, qui aurait très bien pu concocter cette histoire qui devient de plus en plus tordue au fur et à mesure que les évènements se précipitent. La résolution du mystère est bien sûr au cœur de l'intérêt que l'on peut porter à cette  série. Et, dans ce registre, les surprises ne manquent pas, même si, au premier tiers, quelques indices orientent vers une partie de la solution. Mais ce qui fait surtout le prix de cette création, c'est la dimension humaine du drame, avec, au centre de l'ossature, une analyse intéressante de la mémoire infantile, et surtout l'amour pour un enfant. Dès lors, on oublie facilement la vraisemblance un peu douteuse de cette construction machiavélique, pour se concentrer sur les personnalités qui habitent cette histoire. In fine, le rôle central de la commandante Marianne, incarnée de façon fort convaincante par Anne Charrier, mais somme toute assez conventionnel, est nettement surclassé en intérêt par les deux 'mères' que sont Amanda (Sophie Quinton) et Angie (Camille Lou), toutes deux impressionnantes de justesse. Le plus surprenant demeure quand même Tom d'Ornano, qui, à cinq ans, se montre époustouflant de naturel. Les cinq dernières minutes n'étaient-elles pas plus que superflues, après la superbe note d'humanité qui clôturait l'histoire ? On peut légitimement se poser la question, voire y répondre de manière affirmative. Belle prestation également, toute en sobriété émue, de Pascal Elbé. Certains rôles secondaires se situent un cran en-dessous de la moyenne générale (un juge d'instruction artificiel), mais cela ne nuit en rien à cette série française de qualité.
   
Bernard Sellier