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Marathon man,
     1976, 
 
de : John  Schlesinger, 
 
  avec : Dustin Hoffman, Laurence Olivier, Marthe Keller, Roy Scheider, William Devane, Jacques Marin, Richard Bright,
 
Musique : Michael Small


   
Babe (Dustin Hoffman), obsédé par le suicide de son père, mis en cause jadis dans la purge maccarthyste, prépare une thèse sur la tyrannie, tout en s'entraînant activement pour courir le marathon. Il fait un jour connaissance, dans la bibliothèque de l'université, d'une charmante jeune femme, Elsa (Marthe Keller). Pendant ce temps, à Paris, son frère Doc (Roy Scheider) échappe de peu à l'explosion d'une bombe artisanale qui lui semblait destinée... 
 
   Des responsables nazis se cachant sous de fausses identités dans les pays du "nouveau monde", des Américains traumatisés par le souvenir proche des persécutions orchestrées par le Sénateur McCarthy, des services secrets nageant avec plus ou moins de succès en eaux nauséabondes... Et au milieu de tout cela, un jeune homme innocent, traumatisé par un passé tragique et nébuleux, qui se trouve, bien malgré lui, mêlé à un drame dont les tenants et aboutissants le dépassent totalement. Dustin Hoffman est particulièrement investi et crédible dans ce rôle de victime constamment dépassée par les événements. L'efficacité du film ne réside pas tellement dans une progression lente et inexorable vers un dénouement inattendu, mais plutôt dans le fait que, très intelligemment, le scénario donne constamment l'impression que le spectateur suit une série de faits divers et non un récit savemment préfabriqué. Le fondement de l'intrigue est d'ailleurs relativement dérisoire et sans enjeux majeurs. Nous sommes simplement confrontés, tout comme Babe, à une cascade soudaine de drames dont nous ne percevons que tardivement l'interdépendance. C'est très sombre visuellement et narrativement, ponctuellement traumatisant ( Laurence Olivier est monstrueusement glacial en bourreau nazi ), et efficace de bout en bout.
   
Bernard Sellier