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Marie-Line, 2000,
de : Mehdi Charef,
avec : Muriel Robin, Fejria Deliba, Valérie Stroh, M'bembo, Fernand Guyot, Yan Epstein, Antonia Malinova,
Musique : Bernardo Sandoval
Marie-Line mène une vie difficile dans la banlieue parisienne. Responsable du nettoyage d'un hypermarché, elle doit mener ses employées à la baguette, supporter sa fille mère célibataire, son mari, Paul (Gilles Treton), et, surtout, les besoins sexuels de son patron, Leonard (Yan Epstein). Son unique échappatoire est de se plonger dans les tubes de Joe Dassin...
Sur le fondement de l'oeuvre - dénoncer la misère physique et morale des victimes, françaises ou immigrées, d'un système économique dévoyé - il est impossible de ne pas applaudir des deux mains. Sur le résultat, malheureusement, l'enthousiasme est infiniment plus réservé ! Une galerie de personnages mal dessinés auxquels on ne parvient jamais à s'attacher, une narration décousue, heurtée, un manque criant de liant entre des séquences à l'assemblage parfois déroutant, des comportements au suivi peu cohérent (Marie-Line passe de la méchanceté froide à l'aménité ou à la jovialité sans que l'on en saisisse la motivation), des réparties quelquefois inaudibles, ce qui, en soi, n'est pas follement regrettable étant donné la primarité transparente des échanges, des attitudes répétitives et théâtrales, des personnages (les flics, ridiculissimes) qui semblent sortis d'une mauvaise BD... Bref, une absence de crédibilité et d'authenticité due au fait que l'artificiel préfabriqué se sent à tous les étages, ce qui rend le visionnage pénible, voire, ponctuellement, horripilant. Seule Muriel Robin semble croire à ce qu'elle incarne, et permet de tenir jusqu'au bout de l'épreuve...
Bernard Sellier