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Married life,
      2007,  
 
de : Ira  Sachs, 
 
  avec : Pierce Brosnan, Rachel McAdams, Chris Cooper, Patricia Clarkson, Sheila Paterson, David Wenham,
 
Musique : Dickon Hinchliffe


   
Richard Langley (Pierce Brosnan) est l'ami d'enfance de Harry Allen (Chris Cooper) et l'union de ce dernier avec Pat (Patricia Clarkson) lui semble un modèle de réussite. Aussi, lorsqu'Harry lui avoue être fou amoureux de Kay Nesbitt (Rachel McAdams), Richard tombe-t-il des nues. Il comprend mieux le coup de folie de son ami lorsqu'il fait la connaissance de la jeune femme, puisqu'immédiatement il ressent lui aussi une attirance indéniable. Le problème de Harry est qu'il ne veut pas faire souffir son épouse. Il cherche donc un moyen de résoudre le dilemme sans savoir que, de son côté, Pat entretient une relation avec un écrivain, John O'Brien (David Wenham)... 
 
   Le concept de base ( comment se débarrasser d'une épouse importune ) n'est pas franchement original. Mais il est possible de transcender cette fadeur d'inspiration par divers artifices, soit dans le développement de l'intrigue, soit dans le traitement narratif, soit dans la caractérisation des personnages. Manifestement, la réalisatrice, par ailleurs co-scénariste, n'a pas cherché à sortir son oeuvre d'une routine tranquille, pour ne pas dire ennuyeuse. Elle fait assurément preuve d'une finesse incontestable, d'une sensibilité retenue dans le trait. Rien à redire non plus de Chris Cooper, sobrement expressif, capable de transmettre une multitude d'émotions en quelques regards ou mouvements de visage. Mais ces quelques éléments ne suffisent pas à passionner un spectateur qui a bien de la peine à entrer dans ces intimités gentiment perturbées. Le scénario, dont on espère jusqu'à la fin une excitation même superficielle qui ne vient jamais, se révèle lâche, le rythme est poussif, et les dialogues ne laissent jamais sourdre un ruisselet d'audace ou de piquant. Comme si le fait de refuser tout débordement sensationnel ou sanglant, ce qui en soi n'a rien de rédhibitoire, nécessitait de sombrer dans une léthargie permanente, un échange policé de lieux communs, et un embryon de suspense à peine esquissé. Vaguement mélancolique, mais surtout soporifique...
   
Bernard Sellier