Bienvenue sur le site d'un manipulateur de mots, passionné d'écriture, de cinéma, de musique, d'ésotérisme...     

Max et les ferrailleurs,
      1971, 
 
de : Claude  Sautet, 
 
  avec : Michel Piccoli, Romy Schneider, Bernard Fresson, François Périer, Georges Wilson, Philippe Léotard, Michel Creton,
 
Musique : Philippe Sarde


   
Max (Michel Piccoli) est commissaire de police. Il enrage d'arriver toujours trop tard pour coincer les truands qui multiplient les braquages de banques. Il rencontre un jour un ancien copain perdu de vue depuis des années, Abel Maresco (Bernard Fresson), qui vit de petits vols. Une idée tordue naît dans la tête de Max... 
 
   Pour paraphraser un film de Claude Sautet sorti sept ans plus tard, disons que voilà une 'histoire simple'. Un drame intimiste qui tient beaucoup plus de l'analyse psychologique que du polar. Doté d'un tempérament profondément introverti, ulcéré par les moqueries de ses collègues, prisonnier d'un ego pathologique, Max va basculer dans une dérive mortifère fatale. Sans éprouver la moindre hésitation ou le moindre remords, imperméable à toute humanité, il va progressivement métamorphoser une bande de petits délinquants minables, de bras cassés pitoyables, promis à une vie sans reliefs ni véritable risques, en braqueurs balourds ouvrant le feu sur les policiers, et destinés à passer un bon nombre d'années en prison. Michel Piccoli impose son charisme froid et magnétique avec une intensité de tous les instants. C'est également une joie aussi émue que nostalgique de retrouver Romy Schneider, toujours aussi rayonnante, devenue, sous la manipulation de Max, l'agent quasi involontaire de la perte de ses amis. 
 
   Un grand classique qui peut certes surprendre aujourd'hui aussi bien par sa réalisation très académique que par le nombre de cigarettes grillées par les personnages. Plus encore que les véhicules ou les coupes de cheveux d'époque, c'est cette débauche de fumées tabagiques qui imprime le plus le film dans une époque révolue. C'est beau, c'est triste, c'est sobre et magnifiquement interprété. Mais indéniablement, l'œuvre accuse un peu son âge...
   
Bernard Sellier