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Médecin de campagne,
        2016, 
 
de : Thomas  Lilti, 
 
  avec : François Cluzet, Marianne Denicourt, Christophe Odent, Julien Lucas, Guy Faucher, Margaux Fabre, Felix Moati,
 
Musique : Alexandre Lier, Sylvain Ohrel, Nicolas Weil

   
   
Jean-Pierre Werner (François Cluzet) est médecin de campagne depuis de nombreuses années. Il apprend un jour qu'il est atteint d'une tumeur, et son ami le docteur Michel Norès (Christophe Odent) lui conseille de se faire remplacer. Werner n'en a nullement l'intention, mais il voit arriver un jour une interne des hôpitaux, Nathalie Delezia (Marianne Denicourt), envoyée par son confrère... 
 
   Et la réception manque de chaleur, c'est le moins qu'on puisse dire. C'est même à un genre de bizutage, pas bien méchant, mais réel, que se voit soumise la jeune femme de la part de son 'patron'. Il faut dire que la médecine campagnarde, telle que la pratique Jean-Pierre, n'a pas grand chose à voir avec les pratiques hospitalières de la grande ville. Le spectateur suivra ensuite les tournées, avec son lot de vieillards malades, de jeunes en détresse, de blessures dans la gadoue... C'est intéressant un moment, pour celui qui n'a pas connaissance de ce que peut être l'existence d'un médecin de campagne entièrement voué à sa clientèle éclectique. Mais c'est long, très long. Surtout que, sur le plan de la dramaturgie, il ne se passe quasiment rien ! A plusieurs reprises, l'espoir renaît. Un indice, un mot semblent annoncer l'émergence d'un possible pic dramatique. Mais rien ! Nada ! Electro encéphalogramme désespérément plat ! Il est même assez remarquable d'observer une telle uniformité dans le déroulé d'un scénario. Et, comme, de surcroit, tout est dans la suggestion subliminale, que les personnages sont plutôt du genre taiseux, l'approfondissemment psychologique est à observer avec un microscope électronique. Pire... Lorsque, par 'hasard', un sujet crucial est abordé ( la malheureuse Manon, contrainte par son 'copain' d'avorter régulièrement ), la scène est expédiée en quinze secondes sur une phrase abrupte de Nathalie. Autant dire qu'il n'y a pas grand domaine qui suscite l'enthousiasme dans cette chronique ennuyeuse, désespérément vide, hormis l'incarnation en demi teinte du toujours sensible François Cluzet. 
 
   À noter, tout de même, un petit moment de grâce, lorsque, lors d'un concert country, Frank Silver entonne le sublime ' Hallelujah ' de Leonard Cohen. Son interprétation n'atteint pas l'intensité exceptionnelle de K.D. Lang, mais c'est néanmoins magique...
   
Bernard Sellier