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Miss Peregrine et les enfants particuliers,
      (Miss Peregrine's home for peculiar children),      2016, 
 
de : Tim  Burton, 
 
  avec : Eva Green, Samuel L. Jackson, Judi Dench, Rupert Everett, Terence Stamp, Asa Butterfield, Allison Janney,  
 
Musique : Michael Higham, Matthew Margeson


   
Jake (Asa Butterfield) est un adolescent qui vit en Floride. Il adore son grand-père, Abe (Terence Stamp), qui lui a toujours raconté des histoires étonnantes. Lorsque le viel homme est retrouvé mort, Jake convainc son père Frank (Chris O'Dowd) de l'amener dans une mystérieuse île au large du Pays de Galles dont lui parlait souvent Abe... 
 
   Nul doute que l'on retrouve ici, dans toute son inventivité et sa diversité, l'univers fantasmagorique dont raffole Tim Burton. Comme l'indique le titre, le manoir de l'île abrite un certain nombre d'enfants dotés chacun d'un pouvoir particulier qui, bien sûr, va trouver toute son utilité et sa justification dans les aventures auxquelles les bambins seront soumis. Ce qui permettra au réalisateur d'égrener quelques scènes visuellement spectaculaires. L'histoire emprunte ses racines à diverses sources : les contes horrifiques, la puissance des liens familiaux, l'acceptation de l'autre, même s'il est différent, le désir de puissance, mais aussi les paradoxes temporels, et, bien sûr, la lutte éternelle du bien contre le mal. Dans ce dernier registre, nous retrouvons, avec un plaisir manifeste, un Samuel L. Jackson, décidément inénarrable dans le genre méchant-rigolo, qu'il avait déjà illuminé dans le jouissif "Kingsman". 
 
   Pourtant, malgré tous ses atouts, aussi bien visuels (le navire englouti qui refait surface, le combat entre les faucheurs et les squelettes...) que narratifs (les boucles temporelles...), le film ne provoque pas un enthousiasme débordant. Si la Miss Peregrine d'Eva Green enlumine l'oeuvre de son aura mélancolique impériale, les autres personnages (à l'exception d'Emma (Ella Purnell) et d'Enoch (Finlay MacMillan)) ressemblent beaucoup plus à des automates perfectionnés et utilitaires qu'à de véritables êtres de chair et de coeur. Mais peut-être cette impression naît-elle chez le spectateur en fonction de son âge, et du fait que celui-ci ait fait disparaître plus ou moins le pouvoir infantile d'émerveillement. Car il est incontestable que Tim Burton offre ici une création puissante, pittoresque, inventive, sombre et narrativement complexe.
   
Bernard Sellier