Möbius, film de Eric Rochant, commentaire

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Möbius,
      2013, 
 
de : Eric  Rochant, 
 
  avec : Jean Dujardin, Cécile de France, Tim Roth, Émilie Dequenne, John Lynch, Brad Leland,  
 
Musique : Jonathan Morali


 
Gregory Liubov (Jean Dujardin), agent des services secrets russes, est chargé de recruter une brillante employée de la banque monégasque appartenant à Ivan Rostovsky (Tim Roth), Alice (Cécile de France). Méprisant les contraintes dictées par les règles de l'espionnage, il la contacte un jour directement et tombe amoureux... 
 
 Le scénariste réalisateur croque les premières scènes avec un flot de réparties absconses, que seuls les spécialistes du trading comprendront. Mais ce genre d'entrée en matière, qui se veut réaliste, ne suffit nullement à installer une atmosphère authentique. Celle-ci ne sera d'ailleurs jamais créée, que ce soit dans le registre professionnel de la finance, ou dans celui de l'espionnage international. Si Cécile de France, toujours aussi charismatique, peut à la rigueur incarner une adepte brillante du trading, il n'en est pas de même pour Jean Dujardin, difficilement crédible dans le rôle d'un espion de premier plan du FSB russe. La réalisation très primaire de cette histoire y est sans doute pour une grande part, mais reconnaissons aussi qu'il ne semble guère investi profondément dans ce rôle bâtard. Est-ce un défaut d'attention personnel, dû au manque d'intérêt pour cette aventure, toujours est-il que l'intrigue m'a paru particulièrement brouillonne, avec en plus une approche des personnages secondaires (les agents de la CIA, les membres de l'équipe russe, les pisteurs en voiture...), tellement superficielle qu'ils deviennent des fantoches indiscernables les uns des autres, et porteurs d'enjeux obscurs. Il est évident que ce genre d'œuvre a été bâti sur l'assemblage de deux vedettes 'bankables', et sur la constitution d'un couple glamour plongé dans une aventure qui est tout sauf réaliste et captivante. Il est à la rigueur possible de sauver la dernière scène, dans laquelle s'amorce un début de commencement d'émotion vraie. C'est bien peu, car, jusqu'à cet instant, on se moque complètement des rebondissements et des magouilles artificielles qui se succèdent dans ce film où la nébulosité tient lieu de complexité.  
   
Bernard Sellier