Mon meilleur ami, film de Patrice Leconte, commentaire

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Mon meilleur ami,
      2006, 
 
de : Patrice  Leconte, 
 
  avec : Daniel Auteuil, Dany Boon, Julie Gayet, Julie Durand, Elisabeth Bourgine, Jacques Mathou, Henri Garcin, Philippe du Janerand, Jacques Spiesser,
 
Musique : Xavier Demerliac

  
 
François Coste (Daniel Auteuil) est marchand d'art. Il possède d'innombrables contacts professionnels, mais, comme le lui fait remarquer au cours d'un dîner relationnel son associée, Catherine (Julie Gayet), pas de véritable ami. Offusqué et stupéfait de cette affirmation, François parie un vase grec qu'il vient d'acquérir contre la présentation, sous dix jours, de son "meilleur ami". Le seul problème réside dans la découverte de cet oiseau rare. François se rend vite compte que tous ceux qu'il côtoyait dans son métier, non seulement ne sont pas ses amis, mais même le méprisent copieusement. Les relations ne sont pas davantages riches avec sa fille Louise (Julie Durand). Un jour, François fait la connaissance d'un chauffeur de taxi passionné par la culture générale, Bruno Bouley (Dany Boon)... 
 
 Une gentille petite fable et une réflexion sympathique encore que très basique sur le sens du mot "amitié" et sur les qualités qui caractérisent les véritables amis. Illustrant la célèbre scène du renard dans le "Petit Prince", François va progressivement découvrir la réalité des relations que, jusqu'alors, il avait habillées d'une intimité illusoire, fendre la carapace d'égoïsme dont il s'était revêtu à son insu, et entrevoir la lumière chaleureuse que véhicule l'ouverture aux autres. Sans jamais forcer le trait, le scénario offre à Daniel Auteuil et à Dany Boon un écrin de tout repos pour explorer, avec une louable économie de moyens, les différentes étapes d'un apprentissage laborieux. Mais cette sobriété a son revers, et finit par donner l'impression que l'énergie tant narrative qu'analytique se dilue dans une fadeur rassurante et consensuelle. Vu a posteriori, l'ensemble apparaît alors étrangement tiède, ne générant pas plus de troubles émotionnels véritables que d'éclats de rire francs. C'est agréable, sagement habité par les deux têtes d'affiche, mais tout à fait inoffensif.
   
Bernard Sellier