Le colonel Bélisaire Beresford (André Dussollier) et son épouse Prudence (Catherine Frot) vivent tranquillement dans leur grande demeure. Lors d'une visite à la tante Ada (Françoise Seigner), qui vit en maison de retraite, Prudence fait la connaissance d'une vieille femme étrange, Rose Evangelista (Geneviève Bujold). Quelques jours plus tard, celle-ci a mystérieusement disparu. Prudence soupçonne un enlèvement...
Le qualificatif le plus approprié qui vient spontanément à l'esprit est "gentillet". Toutes les composantes (personnages, dialogues, décors...) tentent, avec une difficulter certaine, d'établir un pont suspendu entre mystère authentique et parodie policière décontractée. Catherine Frot et André Dussollier possèdent un charme indéniable, personne ne le niera. Mais il ont bien de la difficulté, malgré leur charisme, à rendre jouissive cette adaptation d'Agatha Christie. La légèreté, le badinage, la nonchalance, ne sont pas sans séduction, mais le risque, auquel ils n'échappent hélas pas, est de tomber rapidement dans l'insignifiance, voire le ringard. Et lorsque le scénario oblique, vers la fin, en direction d'une dramaturgie réelle, qui se veut émouvante, il est beaucoup trop tard pour que l'intérêt se ranime.
À noter, tout de même une curiosité : l'air superbe et pourtant peu connu de Bizet ("Je crois entendre encore...", extrait des "Pêcheurs de perles"), entonné en duo par le couple...