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Le monde après nous,
       (Leave the World Behind),      2023, 
 
de : Sam  Esmail, 
 
  avec : Julia Roberts, Mahershala Ali, Myha'la, Ethan Hawke, Kevin Bacon,  
 
Musique : Mac Quayle

 
 
Amanda Sandford (Julia Roberts), son mari Clay (Ethan Hawke) et leurs deux enfants, Archie (Charlie Evans) et Rose (Farrah Mackenzie) quittent New-York pour un week-end de repos à la campagne. Le premier soir, ils ont la stupéfaction de voir arriver dans la villa qu'ils ont louée un homme, G.H. Scott (Mahershala Ali), accompagné de sa fille Ruth (Myha'la), qui se disent propriétaires du lieu et demandent s'ils peuvent rester, car une panne de toutes les communications semble paralyser la région...
 
 Nous sommes ici dans une incertitude savamment dosée durant un bon tiers du récit. S'agit-il d'une préparation de l'apocalypse ou seulement d'un thriller horrifique ? À l'évidence, le scénariste-réalisateur a joué sur les deux tableaux, car tout est fait pour que les deux nouveaux arrivants soient inquiétants à souhait. Mais la direction réelle de l'histoire ne laisse bientôt plus aucun doute. À l'opposé des drames façon Walkind dead, l'atmosphère est ici totalement intimiste, au point que l'un des seuls intervenants extérieurs, Danny (Kevin Bacon) voit son mini rôle réduit à la caricature d'un survivaliste pur et dur. Dans un premier temps, le spectateur n'a pas à regretter ce minimalisme narratif, car le suspense est dosé avec efficacité et sobriété. Mais les cent quarante minutes du film sont nettement excessives par rapport au contenu offert, et certains échanges verbaux tirent en longueur. Le scénario choisit de ne fournir aucune explication à cette vague de perturbations électro-magnétiques qui affectent aussi bien les membres du règne animal que les humains et leurs machines. Ce n'est pas un mauvais choix, car l'ignorance du pourquoi et du comment participe grandement à l'installation d'une angoisse permanente. Mais le dénouement, sur fond de refuge infantile dans le monde artificiel de Friends est pour le moins primaire, au point que les seuls mots qui surgissent quand le générique arrive sont : « tout ça pour ça »...
   
Bernard Sellier