La mort suspendue, film de Kevin Macdonald, commentaire

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La mort suspendue,
     (Touching the void),       2003, 
 
de : Kevin  MacDonald, 
 
  avec : Brendan Mackey, Nicholas Aaron, Ollie Ryal, Richard Hawking, Joe Simpson, Simon Yates,
 
Musique : Alex Heffes

  
 
1985. Deux jeunes alpinistes, Joe Simpson (Brendan Mackey) et Simon Yates (Nicholas Aaron) décident d'entreprendre l'escalade d'une montagne du Pérou, le "Siula grande", par la face ouest, jusque là invaincue. Le sommet culmine à "seulement" 6356 m, mais les conditions très particulières du lieu rendent l'expédition particulièrement dangereuse. Tout se déroule "relativement" bien jusqu'au sommet. Lors de la descente, Joe se brise une jambe. Son compagnon tente de le descendre progressivement avec une corde, mais le blessé bascule dans le vide et Simon se voit contraint de couper la corde... 
 
 Le film, totalement autobiographique, puisque fondé sur le livre de Joe Simpson lui-même, joue à fond la carte du réalisme et de l'authentique. Le suspense lui-même est absent, les deux rescapés de l'aventure commentant eux-mêmes les images reconstituées avec un grand réalisme. Le choix de ce procédé narratif ( les visions de la tragédie quotidienne des alpinistes, régulièrement entrecoupées de plans fixes où l'on voir Joe et Simon raconter leurs souffrances physiques et mentales ) pourrait provoquer une perte d'intensité dans le récit. Ce n'est pas le cas, tant le spectateur, assis confortablement dans son fauteuil, est subjugué par la puissance phénoménale, corporelle et psychologique, qui, en temps normal, dort au fond de nous et, dans des conditions extrêmes, est capable d'exploits inimaginables. Au point de provoquer, comme l'explique Joe, l'apparition d'un autre "moi", susceptible, lorsque le conscient est au bord de l'abandon et de la faillite, de dicter au corps les mouvements à effectuer, les buts à atteindre, afin que la survie puisse se manifester. Et que penser de la conclusion de cette épopée qui aurait mis à genoux le plus vaillant, à savoir qu'après six opérations et deux ans de rééducation, Joe a repris ses ascensions ?... Stupéfiant !...
   
Bernard Sellier