Mort ou vif, film de Sam Raimi, commentaire

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Mort ou vif,
    (The quick and the dead),      1995, 
 
de : Sam  Raimi, 
 
  avec : Sharon Stone, Gene Hackman, Russell Crowe, Leonardo di Caprio, Tobin Bell, Gary Sinise, Keith David, Lance Henriksen,
 
Musique :  Alan Silvestri


 
Lire le poème ( CinéRime ) correspondant : ' Crépuscule '

 
La petite ville de Redemption (!) perdue dans l'ouest américain, est sous la coupe du puissant John Herod (Gene Hackman). Celui-ci organise un concours richement doté, destiné à élire le meilleur tireur. Arrivent un certain nombre de participants, parmi lesquels une jeune et jolie femme, Ellen (Sharon Stone). Dès le premier soir de son arrivée, elle sauve la vie de Cort, un ancien membre de la bande d'Herod, reconverti en pasteur non violent, que Herod s'apprêtait à pendre... 
 
 Ce film porte aussi le titre de "Duels à Rédemption". Dès les premières images, le ton est donné, l'atmosphère est imposée. Nous pénétrons dans l'antre du démon et l'arrivée de cette femme à la fois sombre et resplendissante dans une ville écrasée par un ciel noir, marque l'arrivée de l'ange de la vengeance. Le scénario, drame revécu en flash-backs noir et blanc, vengeance, est certes archi connu, archi fréquenté, mais, sans atteindre une mise en scène hors du temps comme a su l'imposer Sergio Leone dans "Il était une fois dans l'ouest", Sam Raimi réussit à donner un ton, un style, une intensité tout à fait remarquables à cette histoire. Tout d'abord par une galerie de personnages hauts en couleur : le "Kid", fils d'Herod, écrasé par l'ombre d'un père méprisant, qui cherche dans l'affrontement le respect qui lui permettra d'exister, le tricheur matamore, le repenti, l'Indien qui se croit invulnérable, le Noir, tueur professionnel blasé... Tous dominés par un Gene Hackman immense, grandiose dans le cynisme mégalomaniaque, arborant un sourire sinistre et carnassier. Ensuite par une habile utilisation des espaces, des circonstances accompagnant les duels, des rapports humains, par des mouvements de caméra vifs et inventifs, par des trouvailles visuelles ingénieuses. Sans pour autant que cela nuise à la tension générale, fort habilement conduite en crescendo jusqu'à un finale de très bonne tenue. Quant à Sharon Stone, a priori héros improbable, elle se révèle non seulement parfaitement crédible, mais surtout d'une véhémence magistrale surprenante.
   
Bernard Sellier