Moulin-Rouge, film de Baz Luhrmann, commentaire

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Moulin-rouge,
        2001,  
 
de : Baz  Luhrmann, 
 
  avec : Nicole Kidman, Ewan McGregor, Kylie Minogue, Jim Broadbent, John Leguizamo, Garry McDonald,
 
Musique : Baz Luhrmann, Marius de Vries...

   
 
En cette année 1899, Satine (Nicole Kidman) est la vedette du Moulin Rouge, dirigé par Harold Zidler (Jim Broadbent) . Arrive à Paris un jeune poète sans argent, Christian (Ewan McGregor). Il loge dans une misérable chambre et fait accidentellement connaissance d'une troupe de joyeux bambocheurs, parmi lesquels se trouve Toulouse-Lautrec (John Leguizamo). Leur plus cher désir est de composer une oeuvre qui pourrait être produite par Zidler. A la suite d'une méprise, Christian est pris pour le Duc (Richard Roxburgh), un richissime mécène sur lequel compte Harold pour transformer le Moulin-Rouge en théâtre et sponsoriser un spectacle dont Satine serait la vedette. La jeune femme succombe à l'amour de Christian, mais doit illusionner le Duc pour que l'oeuvre de son amant reçoive les subsides tant convoitées... 
 
 Autant préciser d'emblée que je ne suis pas fanatique des "comédies musicales". Mais c'est sans a-priori que j'ai plongé dans ce "Moulin-Rouge" d'un metteur en scène qui n'en était qu'à sa quatrième réalisation. Quelle ne fut pas ma surprise, d'ailleurs, de constater qu'il avait tourné pour la télévision, en 1993, une version de "la Bohême" de Puccini, extraordinairement bien cotée, d'ailleurs, sur le site IMDB, à l'adresse suivante : http://www.imdb.com/title/tt0248829/ .   ( Il a dû y avoir une erreur dans la page IMDB à l'époque où j'ai écrit ce texte, car le nom de Baz Luhrmann ne figure plus aujourd'hui... )
 
 Il faut avouer que, dès l'introduction, le spectateur moyen est pris de court. Est-ce un conte, une farce, un drame misérabiliste d'avant les années folles, un vaudeville galant, une pantomime, un dessin animé ? La tête nous tourne tandis que s'élèvent sur fond de carte postale 1900 le superbe chant mélancolique de "La mélodie du bonheur" de Robert Wise ! Et, soudain, comme dans un maelström infernal, nous sommes précipités corps et biens au coeur d'une folie baroque étourdissante. Là s'entremêlent les pantalonnades d'un Feydeau survitaminé, croisées avec les tourbillons d'Offenbach, le tout mâtiné de Tex Avery montmartrois. Un montage endiablé et hystérique achève de nous plaquer dans cette folie parisienne pour mieux nous étourdir et nous conduire vers l'oasis de cette histoire d'amour impossible, qui est une douloureuse synthèse de "La Bohème" (Puccini) et de "La Traviata" (Verdi). Mimi et Rodolfo, Alfredo et Violetta, Christian et Satine... toujours la même passion, toujours le même désespoir des amants devant la fatalité. Nicole Kidman, rayonnante, somptueuse dans ses prestations scéniques et fragile dans sa découverte de l'amour, est inoubliable. Des chorégraphies resplendissantes de vie et de couleurs enchâssées dans des décors féériques, des instants d'émotion diaphane, le diamant de la pure tendresse qui brille au milieu des paillettes et des artifices... 
 
 Même si les chansons de ce "Moulin Rouge" ne sont pas toujours ce que je préfère musicalement, quel résultat magnifique, magique et quel hymne à l'amour !
   
Bernard Sellier