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Les mystères de Lisbonne,
     (Misterios de Lisboa),      Saison 1,     2010,  
 
de : Raoul  Ruiz..., 
 
  avec : Adriano Luz, Maria Joao Bastos, Ricardo Pereira, Rui Morrison, Clotilde Hesme,
 
Musique : Jorge Arriagada


   
Ne pas lire avant d'avoir vu la série

   
Le jeune Pedro (Joao Arrais) n'a jamais connu ses parents. Il reçoit un jour, dans son école, la visite d'une mystérieuse Comtesse qui l'appelle son fils. Un peu plus tard, le Père Dinis (Adriano Luz) accepte de lui révéler une partie de la vérité sur sa naissance. Sa mère, Angela de Lima (Maria Joao Bastos), est prisonnière du Comte de Santa Barbara (Albano Jeronimo), l'époux que son père, le Marquis de Montezelos (Rui Morrison), lui a imposé. Angela était enceinte de l'homme qu'elle aimait, Pedro da Silva (Joao Baptista), lorsque son père avait arrangé son mariage avec l'homme riche qu'il avait choisi pour elle... 
 
   Si l'on retrouve avec plaisir le système d'histoires à tiroirs qu'affectionnaient particulièrement les auteurs des dix-huitième et dix-neuvième siècles ("Les aventures du Chevalier de Faublas", L'histoire d'une Grecque moderne", "les Mémoires du Diable", "Le Juif errant"...), ce plaisir est plus que tempéré lors de la vision des premiers épisodes. Sont-ce les soixante dix printemps du réalisateur qui en sont la cause, toujours est-il que la mise en scène paraît bien languissante, tandis que certains dialogues et doublages semblent peu naturels, voire maladroits. Cette narration empesée ne permet pas à l'émotion de jaillir comme elle le devrait des multiples drames qui jalonnent la vie des principaux personnages. Et, malheureusement, la suite confirme cette tendance. La reconstitution d'époque est soignée, convaincante. Mais, malgré la présence de personnages qui tissent un lien entre les différentes narrations (le père Dinis, Alberto de Magalhães...), les imbrications entre les divers drames sont bien trop distendues pour que le spectateur éprouve un autre sentiment que la curiosité de savoir où tout cela va mener. Curiosité d'ailleurs elle aussi bien émoussée, car certaines séquences sont étirées au-delà du raisonnable (surtout dans le cinquième épisode, particulièrement poussif !). Les multiples personnages (femmes désirables, amants passionnés, maris jaloux...) finissent, au bout du compte, par tous se ressembler, et ce ne sont pas les événements, assez répétitifs, ainsi qu'un dénouement terne, qui permettent de faire jaillir les pics d'enthousiasme attendus. 
 
   Vraiment dommage, surtout lorsqu'on garde le souvenir, peut-être enjolivé, des péripéties envoûtantes qui jalonnaient les livres cités ci-dessus... Un tout petit 4 étoiles !
   
Bernard Sellier