Bienvenue sur le site d'un manipulateur de mots, passionné d'écriture, de cinéma, de musique, d'ésotérisme...     

The neon demon,
       2016,  
 
de : Nicolas Winding  Refn, 
 
  avec : Elle Fanning, Karl Glusman, Christina Hendricks, Desmond Harrington, Jena Malone, Keanu Reeves, Abbey Lee,
 
Musique : Cliff Martinez

   
   
Une jeune fille de 16 ans, Jesse (Elle Fanning) arrive à Los Angeles afin de devenir mannequein. Elle est prise en charge par Roberta Hoffmann (Christina Hendricks), qui la présente à un célèbre photographe, Jack (Desmond Harrington). Mais certaines collègues, en particulier Gigi (Bella Heathcote) et Sarah (Abbey Lee), se montrent très jalouses du succès de la superbe arrivante... 
 
    Enfin, superbe, tout est naturellement une question de goût... Ce n'est pas le nôtre, mais c'est sans importance, puisque l'univers de la mode a ses propres critères de sélection et d'appréciation, qui n'ont pas grand chose à voir avec la beauté pure (à supposer qu'elle existe...). Mais passons sur ce détail. Ce qui retient d'emblée l'attention du spectateur, hormis bien sûr le logo NWR d'un goût pour le moins douteux au début du générique, c'est le soin apporté à l'esthétique du film. Couleurs, décors, clairs-obscurs, images, attitudes, composition des plans, tous sont hypertravaillés, minutieusement dosés pour ne pas dire maniérés. Et, au fur et à mesure que l'histoire (si l'on peut donner ce nom à cette suite de scènes lentes, sans rélle matière réaliste) se déroule, le spectateur prend de plus en plus conscience que le réalisateur fait reposer tout son message (supposé message) sur cette seule esthétique, distillée avec ostentation dans une sorte de torpeur inhabitée. Les dialogues sont pauvres, voire inexistants ; quant au symbolisme, il se révèle volontairement secouant, agressif (nécrophilie ou cannibalisme), et d'une lourdeur pachydermique. 
 
   Devenu une véritable marque de fabrique, comme le laisse entendre la marque de son logo, Nicolas Winding Refn semble chercher uniquement une excitation sensorielle personnelle dans cette enfilade de décors glamour et de plans géométriques aussi glacés qu'inquiétants. Mais le spectateur lambda éprouvera sans doute beaucoup de difficultés à s'engager dans ces éruptions visuelles totalement artificielles. 
 
   In fine, pour qui n'est pas hypnotisé par la splendeur des images, c'est surtout la vacuité, l'ennui et le ridicule qui s'imposent avec véhémence.
   
Bernard Sellier