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Nevada Smith,
      1966, 
 
de : Henry  Hathaway, 
 
  avec : Steve McQueen, Martin Landau, Karl Malden, Suzanne Pleshette, Brian Keith, Raf Vallone, Janet Margolin, Arthur Kennedy,
 
Musique : Alfred Newman

  
   
Sam Sand (Gene Evans) et sa femme indienne Tabinaka sont assassinés par trois bandis qui espéraient trouver de l'or . Leur fils Max (Steve McQueen) n'a plus qu'une obsession, retrouver les criminels et venger la mort de ses parents. Au cours de son périple, il rencontre un marchand d'armes, Jonas Cord (Brian Keith) qui l'initie au maniement du révolver et lui prodigue quelques conseils. Au bout de plusieurs semaines, Max retrouve l'un des meurtriers, Jesse Coe (Martin Landau), devenu croupier dans une petite ville, et réussit à le tuer. Mais il apprend que les deux autres complices viennent d'être incarcérés en Louisiane pour une attaque de banque ratée... 
 
   Un thème archi classique, celui de la vengeance. Il y a donc d'un côté l'aventure traditionnelle, avec la quête inlassable d'un jeune homme métis, analphabète, qui n'a jamais mis les pieds dans un saloon ou joué aux cartes, mais se révèle prêt à tout pour assouvir une idée fixe a priori compréhensible. Steve McQueen insuffle à son personnage de jeune fou assoiffé de sang une intensité à la fois brouillonne et nerveuse tout à fait convaincante, même s'il faut une dose de bonne volonté pour voir, dans ses yeux bleus et ses cheveux blonds, le fils d'une indienne. L'histoire aurait pu se contenter d'aligner les péripéties sans aller plus loin. Heureusement ce n'est pas le cas, puisque se développe au fil des rencontres et des situations une réflexion sur le mimétisme psychologique qui s'installe de plus en plus entre le criminel et le "justicier", ce dernier n'hésitant pas à utiliser les autres, voire à se servir de méthodes plus que douteuses pour parvenir à ses fins. Au-delà de l'apparente obsession criminelle qui dévore Max, se profile une véritable initiation intérieure, conduisant à l'illustration de l'une des phrases du père Zaccardi (Raf Vallone) : "Il faut beaucoup plus de courage pour résister à la tentation de la vengeance que pour y céder". Evidence, banalité, sans doute, mais dont l'application pratique nécessite une sacrée force morale... 
 
  Une œuvre sans esbroufe, sans chevauchées spectaculaires, mais profondément humaine.
   
Bernard Sellier