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Nos étoiles contraires,
       (The fault in our stars),      2014, 
 
de : Josh  Boone, 
 
  avec : Shailene Woodley, Ansel Elgort, Nat Wolff, Laura Dern, Sam Trammell, Willem Dafoe, Ana Dela Cruz,
 
Musique : Mike Mogis, Nate Walcott

   
   
Hazel Grace (Shailene Woodley), 18 ans, est atteinte depuis plusieurs années d'un cancer. Ses parents, Frannie (Laura Dern) et Michael (Sam Trammell) la poussent à intégrer un groupe de partage. Elle y fait la connaissance de Gus (Ansel Elgort), qui a perdu une jambe suite à une tumeur... 
 
   Le genre de sujet qui, a priori, n'est pas le plus glamour qui soit. Mais, dès les premières minutes, on pressent que l'approche de cette histoire d'amour improbable, voire impossible, se fera avec le plus de légèreté et de détachement possibles, dans la mesure où la désespérance tragique inhérente aux situations le permet. Au point que certaines situations ou personnages affichent un décalage étrange entre expression et contexte. Par exemple la mère de famille qui arbore presque toujours une décontraction et une pétulance tout de même surprenantes. Bon, on peut facilement s'en douter, l'humour et le détachement laisseront un moment leurs places à la gravité et à la douleur. Mais peut-il en être autrement lorsque la mort frappe à dix-huit ans ? Alors, force est de reconnaître que les scénaristes ont fait tout leur possible pour limiter au maximum le mélodrame et nous offrir une magnifique union amoureuse entre deux adolescents confrontés bien trop tôt à la rigueur de la transition. 
 
   À travers la romance tragique d'Augustus et Hazel, deux questions essentielles et existentielles éclosent. La première : peut-on accepter une union, un attachement, lorsqu'on les sait être forcément interrompus au bout de quelques années, voire quelques mois ? La seconde, illustrée par le voyage à Amsterdam, apparemment stérile, mais profondément symbolique, auprès du nuhiliste et violent romancier Peter Van Houten (Willem Dafoe) : existe-t-il une suite possible après la fin (celle du roman ou celle de la vie) ? C'est évidemment le vécu de chacun qui est seul capable de répondre à ces deux questions. Quel que soit le ressenti du spectateur face à ce Roméo et Juliette sur fond de pathologies lourdes, une évidence s'impose. Ansel Elgort incarne magnifiquement ce grand adolescent qui tente jusqu'au bout de s'accrocher à un humour salvateur, et Shailene Woodley, radieuse jusque dans la souffrance, crève littéralement l'écran de sa beauté magnétique.
   
Bernard Sellier